La Banque du Canada maintient le taux directeur au même niveau, et poursuit le resserrement quantitatif
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 5 %. Le taux officiel d’escompte demeure à 5¼ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 5 %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
La Banque s’attend à ce que l’économie mondiale continue de croître à un taux d’environ 3 % et à ce que l’inflation baisse graduellement dans la plupart des économies avancées. L’économie des États-Unis s’est encore une fois révélée plus forte qu’anticipé, soutenue par la résilience de la consommation ainsi que par les dépenses robustes des entreprises et des administrations publiques. La croissance du produit intérieur brut (PIB) américain devrait ralentir durant la deuxième moitié de l’année, mais rester supérieure à la prévision de janvier. Selon la projection, la croissance dans la zone euro devrait remonter progressivement après l’épisode actuel de faiblesse. Les prix mondiaux du pétrole ont augmenté et s’établissent environ 5 dollars en moyenne au-dessus des niveaux supposés dans le Rapport sur la politique monétaire de janvier. Depuis janvier, les rendements des obligations se sont accrus, mais, compte tenu de la diminution des écarts de taux sur les obligations de sociétés et de la hausse marquée des marchés des actions, les conditions financières globales se sont assouplies.
La Banque a revu à la hausse sa prévision pour la croissance du PIB mondial. Elle anticipe ainsi une croissance de 2¾ % en 2024 et d’environ 3 % en 2025 et 2026. L’inflation devrait continuer de ralentir dans la plupart des économies avancées, même si cette baisse sera probablement irrégulière. Selon la projection, les taux d’inflation atteindront les cibles des banques centrales en 2025.
Au Canada, la croissance a stagné durant la deuxième moitié de 2023 et l’offre est devenue excédentaire dans l’économie. Un large éventail d’indicateurs donnent à penser que les conditions du marché du travail s’assouplissent encore. La croissance de l’emploi a été plus lente que celle de la population en âge de travailler, et le taux de chômage a augmenté progressivement pour atteindre 6,1 % en mars. On a vu récemment certains signes que les pressions sur les salaires se modèrent.
Une reprise de la croissance économique est attendue en 2024. Cela s’explique surtout par la forte croissance démographique et le redressement des dépenses des ménages. Les investissements résidentiels devraient se raffermir, en réaction à la demande de logements encore robuste. La contribution des dépenses publiques à la croissance s’est aussi accrue. Les investissements des entreprises devraient remonter graduellement après avoir affiché une faiblesse considérable au deuxième semestre de 2023. La Banque s’attend à ce que la croissance des exportations demeure solide tout au long de 2024.
Dans l’ensemble, la Banque prévoit une croissance du PIB de 1,5 % en 2024, de 2,2 % en 2025 et de 1,9 % en 2026. Ce renforcement de l’économie permettra à l’offre excédentaire de se résorber peu à peu tout au long de 2025 et au début de 2026.
L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a ralenti pour s’établir à 2,8 % en février, l’atténuation des pressions sur les prix s’étant étendue à un plus grand nombre de biens et de services. Toutefois, la hausse des frais de logement reste très élevée, sous l’effet de la croissance des loyers et du coût de l’intérêt hypothécaire. Les mesures de l’inflation fondamentale, qui avaient avoisiné 3½ %, sont descendues pour se situer juste au-dessus de 3 % en février et les taux annualisés sur trois mois laissent entrevoir un mouvement à la baisse. La Banque s’attend à ce que l’inflation mesurée par l’IPC soit près de 3 % dans la première moitié de 2024, passe sous la barre des 2½ % dans la seconde moitié de l’année et atteigne la cible de 2 % en 2025.
Compte tenu des perspectives, le Conseil de direction a décidé de maintenir le taux directeur à 5 % et de continuer à normaliser le bilan de la Banque. Bien que l’inflation reste trop élevée et que des risques demeurent, l’inflation mesurée par l’IPC et l’inflation fondamentale ont encore diminué ces derniers mois. Le Conseil sera à l’affût de signes que ce mouvement à la baisse est durable. Il surveille en particulier l’évolution de l’inflation fondamentale, et continue de s’intéresser de près à l’équilibre entre l’offre et la demande dans l’économie, aux attentes d’inflation, à la croissance des salaires et aux pratiques d’établissement des prix des entreprises. La Banque reste déterminée à rétablir la stabilité des prix pour la population canadienne.
Note d’information
La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 5 juin 2024. La Banque publiera sa prochaine projection complète pour l’économie et l’inflation, ainsi qu’une analyse des risques connexes, dans le Rapport qui paraîtra le 24 juillet 2024.