Climate-Related Flood Risk to Residential Lending Portfolios in Canada

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Ce document présente une analyse des risques financiers potentiels résultant d’inondations réelles et projetées causées par des événements météorologiques extrêmes au Canada. Nous concentrons notre attention sur les portefeuilles de prêts garantis par des biens immobiliers résidentiels que détiennent les institutions financières canadiennes, puisque ces portefeuilles constituent une part importante de leur bilan et que les biens fournis en garantie, étant immobiles, sont sujets aux événements météorologiques extrêmes découlant des changements climatiques. L’analyse part d’un ensemble de données qui détaille, à l’échelle des prêts, les portefeuilles de certaines institutions financières sous réglementation fédérale et provinciale. Nous élaborons ensuite différents scénarios climatiques, formés d’inondations réelles et projetées, pour simuler des chocs dans ces portefeuilles. Enfin, nous considérons l’assurance des particuliers contre les inondations, d’après les données de diverses sociétés d’assurances multirisques domiciliées au Canada.

Selon notre constat, les dommages directs des inondations ne se répercutent que modestement sur les pertes en cas de défaut associées aux portefeuilles de prêts garantis par des biens immobiliers résidentiels. Cela est attribuable en partie à l’augmentation de l’avoir propre foncier et à la hausse rapide du prix des logements observée récemment au Canada. Certains canaux de risque se dessinent néanmoins, notamment l’effet combiné d’un fort endettement des ménages et d’un grand volume de prêts dans les zones inondables, qui peut exacerber le risque couru par les prêteurs en cas d’événements météorologiques extrêmes. Notre analyse indique aussi que d’autres canaux impliquant des catastrophes pourraient amplifier le risque qui pèse sur les prêteurs, à savoir les changements climatiques, les ajustements de prix affectant la valeur de récupération, ou encore les délais de règlement. Cette analyse connaît toutefois plusieurs limites, surtout parce que le manque de données granulaires sur les inondations pourrait nous avoir amenés à sous-estimer et à lisser les risques financiers de l’ensemble des ménages. Par conséquent, il est possible que l’analyse ait minoré des chocs qui s’avéreraient en fait plus graves du côté de certains biens immeubles.

DOI : https://doi.org/10.34989/sdp-2023-33