Au lendemain de la décision de la Banque de maintenir le taux directeur à 5 %, le gouverneur Tiff Macklem parle de certains des facteurs clés qui ont motivé cette décision. Il explique aussi pourquoi la cible d’inflation de 2 % favorise la stabilité de l’économie et la prospérité des ménages et des entreprises.

Le gouverneur Macklem s’adresse à la Chambre de commerce de Calgary. Lisez le discours complet.

Le taux directeur est inchangé

Nous avons décidé de maintenir le taux directeur à 5 % et de poursuivre le resserrement quantitatif.

Les hausses de taux d’intérêt aident à freiner la demande et à ramener l’inflation à notre cible de 2 %. Mais nous sommes encore préoccupés par la persistance des pressions inflationnistes sous-jacentes, et le Conseil de direction est prêt à augmenter de nouveau le taux directeur si nécessaire.

L’inflation est encore trop élevée

Dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet, nous avions prévu que l’inflation descendrait autour de 3 % cet été. L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation se situait à 2,8 % en juin et à 3,3 % en juillet. Nous sommes sur la bonne voie, mais nous avons encore du travail à faire pour atteindre la cible de 2 %.

En effet, lorsqu’on décortique l’inflation en ses nombreuses composantes, on constate qu’une grande volatilité subsiste. Les prix de l’énergie ont baissé depuis un an, mais ils recommencent à augmenter. Les pressions sur les prix des meubles, des appareils ménagers et des autres articles du genre sont aussi en train de s’atténuer. Mais les coûts des aliments, du logement et de nombreux services continuent de monter plus vite et de façon plus marquée qu’à la normale. Presque tout augmente par rapport à l’an passé, y compris les prix de beaucoup de produits essentiels.

Dans l’ensemble, les prix des biens et services continuent d’augmenter dans tous les secteurs de l’économie, et l’inflation fondamentale reste donc au-dessus de notre cible.

À plus long terme, nous voulons voir des hausses de prix moins généralisées et une diminution de la hausse moyenne des prix. C’est d’ailleurs ce que nous observons actuellement, mais il faut que ça continue pour que nous puissions rétablir la stabilité des prix pour les Canadiennes et Canadiens.  »

La demande ralentit

Une chose nous aidera à faire baisser la forte inflation que nous connaissons : freiner la demande pour que celle-ci augmente moins vite que l’offre. Ainsi, nous aurons :

  • une croissance plus modérée des coûts de la main-d’œuvre
  • un retour à la normale des pratiques de fixation des prix des entreprises

Les données parues la semaine dernière montrent que la croissance a beaucoup ralenti au deuxième trimestre. La croissance des dépenses des ménages a énormément ralenti, en particulier dans les domaines les plus sensibles à la montée des taux d’intérêt, comme le logement, la construction et l’ameublement. La consommation de services a aussi stagné et les pressions sur le marché du travail diminuent peu à peu. Tout cela indique que la politique monétaire marche.

En revanche, la croissance des salaires n’a pas beaucoup baissé. Elle devrait commencer à ralentir, mais après les autres indicateurs du marché du travail. Et même si les entreprises nous disent qu’elles répercutent moins qu’avant la majoration de leurs coûts sur les consommateurs, il en faut plus pour revenir à une croissance des prix qui soit modérée, stable et prévisible.

Notre cible de 2 % reste notre objectif

Des taux d’intérêt plus élevés sont un passage obligé pour arriver à freiner l’inflation. Mais nous savons qu’ils ajoutent aux difficultés des Canadiennes et Canadiens. Une partie du public se demande pourquoi nous tenons à atteindre la cible de 2 %.

Le ciblage de l’inflation a permis de stabiliser notre système économique et financier la majorité du temps au cours des 30 dernières années. Nous nous sommes engagés à atteindre la cible de 2 %, qui représente une ancre stable pour les entreprises, les ménages et les gouvernements. La population canadienne le sait, et notre crédibilité est ce qui aide à faire baisser l’inflation. Notre expérience et celle d’autres pays montrent qu’une cible d’inflation de 2 % permet effectivement d’obtenir une croissance solide et durable de l’économie.

Tous les cinq ans, nous examinons le cadre de conduite de la politique monétaire (notamment la cible) pour déterminer s’il reste pertinent et performant. La cible sera renouvelée en 2026. D’ici là, nous allons procéder à un examen approfondi du cadre et évaluer si la cible de 2 % a bien servi notre économie.

La cible de 2 % peut être atteinte. Il n’y a pas de doute à avoir. Cette cible a bien servi le Canada. »

Le gouverneur Macklem répond aux questions des médias après son discours.

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