Les économies régionales du Canada
Une diversité qui fait notre force
Les économies régionales du Canada
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Le Canada est un vaste pays composé de diverses économies régionales. Ces économies se sont développées en misant sur leurs propres forces – selon les ressources naturelles disponibles dans chaque région à l’origine, mais aussi en fonction de l’évolution des technologies. Cette diversité nous a permis de tisser une économie nationale encore plus résiliente.
Les différences observées d’une région à l’autre
Les ressources naturelles ont été au cœur des différences entre les économies régionales du Canada. Voici quelques exemples :
- le pétrole et le gaz en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador
- la forêt en Colombie-Britannique
- les mines dans le Nord
Chaque économie régionale possède aussi ses propres structures d’échanges commerciaux, bassins de talent et domaines de spécialisation. Certains secteurs emblématiques de chaque région sont illustrés ci-dessous.
Provinces de l’Atlantique :
- Tourisme
- Énergie extracôtière
- Industrie de la pêche et des océans
- Traitement des ressources naturelles
Québec :
- Électricité
- Production de cinéma, télévision et radio
- Aérospatiale
- Production d’aluminium
Ontario :
- Télécommunications
- Services bancaires
- Construction automobile
- Conception de systèmes informatiques et services de données
Saskatchewan et Manitoba :
- Mines
- Transport
- Production et distribution de pétrole et de gaz
- Agriculture
- Services de soutien au secteur de l’énergie
Alberta:
- Services de soutien au secteur de l’énergie
- Fabrication de produits chimiques et affinage
- Production et distribution de pétrole et de gaz
Colombie-Britannique :
- Mines
- Foresterie
- Immobilier et construction
- Tourisme
- Production de cinéma
Territoires :
- Tourisme
- Transport aérien
- Mines
- Chasse et pêche
Une évolution similaire
Au cours des 40 dernières années, les économies régionales du Canada ont connu un nombre impressionnant de changements. Autrefois centrées sur les ressources naturelles et l’industrie lourde, elles sont maintenant axées davantage sur le secteur des services. Cette évolution témoigne :
- de la hausse générale du niveau de scolarité dans la population canadienne
- d’une transition globale vers l’économie du savoir dans l’ensemble des secteurs
Alors que les économies régionales ont subi des pertes d’emploi dans le secteur des biens traditionnels, des postes ont été créés dans d’autres secteurs, notamment ceux des services professionnels, scientifiques et techniques – des services fortement axés sur le savoir. La croissance dans ces secteurs est essentiellement attribuable à la hausse de la demande pour les services des technologies de l’information (TI), comme la conception de logiciels.
Aujourd’hui, l’ensemble des économies régionales du pays ont de vigoureux secteurs de services TI. Ces secteurs ont connu une croissance accélérée due à la montée en flèche de la demande de solutions informatiques pour le commerce en ligne et le télétravail durant la pandémie de COVID 19. Mais même au sein de ce secteur, il existe des différences régionales. Par exemple, l’industrie du jeu vidéo est plus concentrée au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique que dans le reste du Canada.
On a également vu des secteurs en entier s’adapter à de nouvelles réalités au sein des économies régionales. Par exemple, depuis l’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce en 2001, les entreprises manufacturières du centre du Canada ont dû évoluer et intégrer l’automatisation et des processus numériques pour demeurer concurrentielles. D’autres entreprises ont délaissé la production pour se concentrer davantage sur la conception, la logistique et le commerce de gros.
L’union fait la force
L’économie canadienne, de façon globale, est plus forte grâce aux différences régionales.
Quand une région connaît un boom économique, les travailleurs s’y déplacent dans l’espoir d’obtenir un meilleur emploi ou un meilleur salaire. Dans les régions où l’économie est moins florissante, les entreprises ayant la capacité de produire davantage peuvent adapter leur offre pour répondre à la demande des régions en croissance.
C’est la combinaison de ces activités qui permet à l’économie canadienne d’utiliser sa capacité de production d’une manière plus efficace et durable. L’utilisation de ressources provenant de l’extérieur de la région florissante peut réduire les pressions à la hausse sur les salaires et les prix engendrés par le boom.
Le va-et-vient de la main-d’œuvre : le cas de l’industrie pétrolière
Examinons l’industrie pétrolière. Durant les périodes de prix élevés du pétrole, au milieu des années 2000 et de 2012 à 2014, la demande de main-d’œuvre a bondi en Alberta. Bon nombre de personnes d’ailleurs au pays sont alors déménagées dans cette province.
En revanche, l’effondrement des prix mondiaux du pétrole de 2015 a eu de lourdes conséquences sur le secteur et des milliers de personnes ont perdu leur emploi. Par la suite, comme les prix du pétrole sont restés bas, l’industrie s’est tournée vers une plus grande automatisation (p. ex., les camions autonomes), ce qui a entraîné des pertes d’emploi permanentes. De nombreux travailleurs du secteur des sables bitumineux ont alors quitté l’Alberta. Certains ont participé à des formations pour se réorienter vers d’autres domaines, notamment dans le secteur en expansion de l’énergie renouvelable.
Plus il est facile de commercer librement et plus la main-d’œuvre et les capitaux peuvent circuler sans entrave d’une région à l’autre, plus l’économie nationale peut rapidement s’adapter aux chocs dans une région ou un secteur donné.
C’est simple, mais…
Ça semble assez simple, n’est-ce pas? Mais en pratique ça ne l’est pas toujours.
- Les règles diffèrent d’une province à l’autre et constituent une barrière. On peut penser aux règles qui régissent le marché du travail, comme la réglementation professionnelle et les restrictions relatives aux corps de métier entre les provinces.
- La main-d’œuvre et les entreprises d’une région donnée pourraient ne pas réagir immédiatement s’ils croient que le boom économique dans une autre région est temporaire.
- Les travailleurs pourraient se montrer peu empressés à déménager loin de leurs proches ou dans une région où ils sentent qu’il y a une barrière linguistique ou culturelle.
- D’autres facteurs, comme le coût élevé des logements dans un marché de l’emploi en effervescence, pourraient aussi décourager les travailleurs de déménager.
La bonne nouvelle, c’est que la technologie peut aider à surmonter certaines de ces barrières. Comme on l’a vu durant la pandémie de COVID-19, il est maintenant plus facile de faire du télétravail pour de nombreux emplois dans des domaines variés.
Quand et comment la Banque réagit-elle?
La diversité de l’économie canadienne aide à atténuer l’impact des chocs régionaux et sectoriels sur l’économie dans son ensemble. Toutefois, quand un choc d’une ampleur ou d’une durée exceptionnelle frappe une région ou un secteur, le rééquilibrage des ressources qui se produit entre les régions est tout simplement insuffisant.
Quand ce type de choc se produit, l’économie nationale peut dévier de sa trajectoire et le taux d’ inflation tend à s’éloigner de la cible de 2 %. Toutefois, l’objectif principal de la politique monétaire au Canada est de maintenir l’inflation près de cette cible.
C’est à ce moment que la Banque peut intervenir en utilisant le principal outil dont elle dispose pour maîtriser l’inflation : le taux cible du financement à un jour. Quand la Banque modifie ce taux d’intérêt à court terme, il s’ensuit généralement des changements à d’autres taux, comme ceux des prêts hypothécaires et des prêts aux entreprises.
Cette mesure de politique monétaire aide à stabiliser la demande globale dans l’économie, à ramener l’inflation à la cible et à remettre l’économie sur sa trajectoire à long terme.
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