SME Failures Under Large Liquidity Shocks: An Application to the COVID-19 Crisis
Nous étudions les conséquences des frictions financières sur les fermetures d’entreprises confrontées à d’importants chocs de liquidité. Nous construisons un modèle simple de minimisation des coûts des entreprises, dans lequel une friction financière restreint la capacité d’emprunt servant à lisser les chocs temporaires de liquidité. Dans notre modèle, cette friction – couplée aux fluctuations des flux de trésorerie provoquées par les variations agrégées et sectorielles des conditions de la demande, ainsi qu’à des chocs plus traditionnels de productivité – conduit à des dépôts de bilan. Pour évaluer les implications des résultats de notre modèle, nous exploitons des données issues de PME situées dans onze pays d’Europe. Les résultats du modèle concordent avec les statistiques officielles sur les taux de faillite des PME en 2017-2019, période où la demande a connu des variations caractéristiques d’un cycle économique normal. Afin de simuler les incidences d’un important choc de liquidité, nous appliquons au modèle la crise causée par la pandémie de COVID-19. Il en ressort que, sans les aides publiques, le taux de faillite des PME aurait augmenté de 6,01 points de pourcentage, et 3,1 % des emplois auraient été menacés. Les résultats obtenus cadrent avec notre prémisse selon laquelle les frictions financières entraînent des fermetures inefficientes, étant donné que les entreprises qui ferment en raison de la COVID-19 en absence de soutien public ont une productivité et une croissance passée semblables à celles des entreprises qui ont surmonté la crise déclenchée par la pandémie.