Gazing at r-star: A Hysteresis Perspective
Bon nombre des raisons avancées pour expliquer le recul des taux d’intérêt lors des 30 dernières années soulignent le rôle joué par le vieillissement de la population ou la montée des inégalités de revenu dans la croissance de la demande agrégée d’actifs sur le long terme. Sans nier l’importance de ces facteurs, cette étude montre tout d’abord que le principal changement à l’origine d’une hausse de la demande d’actifs au cours de cette période a plutôt été le désir accru des ménages (selon leur classe d’âge et catégorie de revenu) d’acquérir des actifs. Nous commençons par présenter une explication simple de cette tendance en nous appuyant sur les besoins d’épargne motivés par la retraite et la substitution intertemporelle. Nous montrons ensuite que l’interaction de ces deux motifs d’épargne peut avoir des conséquences majeures sur la forme des différentes demandes d’actifs, sur la multiplicité des taux d’intérêt envisageables à l’état stationnaire et sur l’influence potentielle de la politique monétaire dans l’évolution à long terme des taux réels. Le cadre met en lumière les retombées que peut générer à long terme sur les taux d’intérêt réels un épisode inflationniste suivi d’une forte réaction des autorités monétaires (comparable à la situation actuelle).