Mandatory Retention Rules and Bank Risk
Cette étude examine, sous un angle théorique et empirique, les conséquences fortuites des règles obligatoires de rétention qui s’appliquent aux titrisations. La loi Dodd-Frank et le règlement de l’Union européenne sur la titrisation imposent tous deux une exigence de rétention du risque de 5 % pour inciter à la sélection et à la surveillance des risques. L’auteur propose d’abord un nouveau modèle montrant que si la rétention renforce la surveillance, elle peut aussi encourager les banques à déplacer le risque. Il fournit ensuite des preuves empiriques de cette conséquence imprévue : les données américaines indiquent que les banques se sont tournées vers des portefeuilles plus risqués après l’entrée en vigueur des règles de rétention enchâssées dans la loi Dodd-Frank. De plus, le modèle permet de faire des prévisions claires et vérifiables sur la politique et ses conséquences. On constate dans les données américaines que les règles de rétention plus strictes ont amené les banques à simultanément surveiller et déplacer le risque. Selon la prévision du modèle, une telle augmentation simultanée ne se produit que lorsque le niveau de rétention est supérieur au niveau optimal, ce qui donne à penser que le taux actuel de 5 % aux États-Unis est trop élevé.