Le gouverneur Tiff Macklem présente les leçons importantes tirées de l’année 2022 et explique les mesures prises pour restaurer la stabilité des prix au Canada.

Le gouverneur Macklem s’adresse au Business Council of British Columbia. Lisez le discours complet.

Les éléments de surprise

À pareille date l’an dernier, l’économie canadienne commençait à se remettre des effets des confinements. L’inflation au pays se situait à 4,7 %. Actuellement, elle avoisine 7 %. Que s’est-il donc passé?

L’inflation est montée à son niveau le plus haut depuis des décennies, mais on ne peut pointer du doigt une seule et unique cause. En effet, plusieurs facteurs inattendus sont survenus et se sont ajoutés les uns aux autres pour faire grimper les prix :

  • Les problèmes d’approvisionnement se sont généralisés davantage et ont duré plus longtemps que prévu. Cette situation a fait monter les prix de nombreux biens importés au Canada.
  • La Russie a envahi l’Ukraine et le conflit a provoqué une hausse des prix du pétrole et de certains produits agricoles à l’échelle du globe.
  • Lors de la réouverture complète de l’économie canadienne, les consommateurs ont voulu rattraper le temps perdu après deux années de confinements. Cependant, les entreprises ne pouvaient suivre le rythme de croissance de la demande, surtout dans le domaine des services.

Avec l’information dont nous disposions l’an passé, il était impossible de prévoir toutes ces évolutions. Mais il est trop commode de considérer la forte inflation de 2022 comme une simple malchance. Nous devons en tirer les enseignements. »

La Banque a beaucoup appris

Voici les trois leçons que nous avons retenues :

  1. Influer sur la demande est plus facile à faire que d’augmenter l’offre de biens et services. Les mesures que nous avons prises pour maintenir l’activité économique durant la pandémie ont aidé à soutenir la demande, mais nous avions sous-estimé le temps qu’il faudrait pour rétablir l’offre.
  2. L’ampleur des déséquilibres entre l’offre et la demande donne un portrait incomplet de la situation. Pendant les confinements, les hausses de prix provoquées par la demande accrue de biens ont eu plus d’incidence sur l’inflation que les baisses de prix déclenchées par le recul de la demande de services.
  3. Les problèmes d’approvisionnement ont eu un effet plus important et plus rapide que d’habitude sur l’inflation, car la demande refoulée était déjà forte dans l’économie canadienne.

Nous allons ramener l’inflation à 2 %

Ramener l’inflation à la cible de 2 % est notre principal objectif. Mais le monde a beaucoup changé depuis 30 ans. Vu l’aggravation des tensions géopolitiques et, dans certaines régions, un sentiment d’hostilité contre la mondialisation, il sera plus difficile de faire revenir l’inflation à la cible et de l’y garder. Nous avons toutefois ce qu’il faut pour faire face à l’incertitude et nous adapter à l’imprévisible. Nous sommes déterminés à restaurer la stabilité des prix afin que les Canadiens puissent se projeter dans l’avenir.

Pour faire revenir l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible, nous devons freiner la demande de telle sorte que l’offre arrive à suivre. Il faudra du temps avant que les hausses des taux d’intérêt ramènent l’inflation à la cible, mais ces augmentations commencent à donner des résultats, et c’est une bonne nouvelle.

Nous savons qu’il est difficile de s’ajuster. Mais le jeu en vaut la chandelle. Notre politique monétaire donne des résultats. Et lorsque nous nous serons tous adaptés, l’économie canadienne pourra progresser sainement en affichant une inflation basse. C’est ce que l’avenir nous réserve si nous persévérons. »

Le gouverneur Macklem répond aux questions des journalistes après son discours.

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