La première sous-gouverneure Carolyn Rogers parle des vulnérabilités et des risques auxquels notre système financier est exposé, et des mesures que la Banque du Canada prend pour soutenir la stabilité financière.

Écoutez le discours de la première sous-gouverneure Rogers devant la section d’Ottawa de Jeunes Canadiens en finance. Lisez le discours complet.

Un système financier fort est essentiel

Tout comme une inflation basse, stable et prévisible contribue à la prospérité économique, un système financier fort et stable favorise la croissance de l’économie et améliore le niveau de vie.

Nous surveillons de près le système financier pour déceler les risques et les vulnérabilités auxquels il est exposé. Les vulnérabilités sont des faiblesses qui peuvent s’accumuler au fil du temps. Combinées à un déclencheur, par exemple un choc, les vulnérabilités peuvent entraîner de l’instabilité ou, dans des cas extrêmes, une crise financière.

Chaque année, nous publions, au printemps, une analyse de l’état de santé du système financier canadien dans la Revue du système financier et nous faisons le point à l’automne. De plus, nous fournissons maintenant davantage d’information sur ce que nous examinons grâce à notre nouveau tableau de bord. Celui-ci présente les indicateurs dont nous nous servons pour suivre l’évolution des vulnérabilités financières.

La stabilité du système financier est une préoccupation mondiale

À l’heure actuelle, la plupart des pays sont confrontés aux mêmes défis que le Canada :

  • Inflation – La pandémie de COVID-19, notamment les fermetures à répétition et la reprise rapide, a eu des conséquences dramatiques sur l’offre et la demande, qui ont fait monter l’inflation dans la plupart des pays. Les banques centrales ont réagi en relevant rapidement leurs taux d’intérêt.
  • Volatilité – Les tensions géopolitiques – comme la guerre que la Russie mène contre l’Ukraine – causent de la volatilité et de l’incertitude sur les marchés mondiaux des produits de base, en particulier l’énergie. Et cela entraîne des fluctuations de prix.
  • Dette – Partout dans le monde, les gouvernements ont contracté des dettes supplémentaires pour soutenir les particuliers et les entreprises durant les fermetures de l’économie. Certaines entreprises et personnes se sont aussi endettées davantage pour réussir à traverser cette période difficile.

Certaines vulnérabilités se sont accrues au Canada

Les prix élevés des maisons et le fort endettement des ménages sont des vulnérabilités qui planent sur le système financier canadien depuis longtemps. Mais, elles se sont accrues durant la pandémie. Beaucoup de gens se sont davantage endettés pour acheter un logement quand les taux hypothécaires étaient extrêmement bas et que les prix montaient rapidement.

Le printemps dernier, la Banque a commencé à augmenter les taux d’intérêt pour faire baisser l’inflation. Le logement est un des secteurs de l’économie qui réagit le plus rapidement au relèvement des taux. Les prix et l’activité sur ce marché, qui atteignaient des niveaux insoutenables, ont ainsi amorcé leur descente.

Des taux d’intérêt plus élevés signifient aussi des coûts hypothécaires accrus pour certains Canadiens. D’autres pourraient se retrouver avec de plus gros versements au moment du renouvellement de leur prêt. Cela obligera les ménages à se serrer la ceinture.

En somme, les coûts hypothécaires se sont déjà accrus pour certains Canadiens, et ils finiront probablement par augmenter pour d’autres, rendant l’accession à la propriété plus coûteuse. »

Notre système financier est résilient

Jusqu’à présent, le système financier du Canada a été capable de résister à de profonds bouleversements économiques. La Banque contribue de deux manières importantes à en assurer la solidité :

  • Nous continuerons à surveiller les conséquences des taux d’intérêt plus élevés sur les Canadiens et la stabilité du système financier.
  • Nous ramènerons l’inflation à la cible.

Le chemin à prendre pour revenir à une inflation plus basse pourrait être cahoteux pour certains Canadiens. Mais, nous ne devons pas nous en écarter, car des taux d’intérêt plus élevés à court terme feront descendre l’inflation sur le long terme.

Revenir à une forte croissance et à un bas niveau d’inflation prendra un certain temps, mais nous allons y arriver. Il faut traverser cette phase difficile pour revenir à la stabilité des prix et à une croissance économique soutenue, qui sont dans l’intérêt de tous. »

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