Au cours du mois d’avril, la Banque du Canada et 51 autres banques centrales et autorités monétaires ont mené l’enquête triennale sur le volume des opérations de change et des opérations sur produits dérivés de gré à gré conclues dans leurs pays respectifs. Ce travail coordonné par la Banque des Règlements Internationaux (BRI) permet d’obtenir des données mondiales détaillées et fiables sur la taille et la structure des marchés des changes et des produits dérivés de gré à gré.

Comme de nombreuses autres banques centrales participantes, la Banque du Canada publie aujourd’hui les résultats sommaires de son enquête1. De son côté, la BRI fait paraître un communiqué résumant les points saillants des résultats agrégés sur les volumes des opérations à l’échelle mondiale. Tous les courtiers qui effectuent des opérations de gros sur les marchés des changes et des produits dérivés de gré à gré au Canada ont participé à l’enquête2.

En ce qui concerne les opérations sur devises, les données recueillies portaient sur les opérations au comptant, les opérations à terme sec, les swaps de change et de devises et, enfin, les options de gré à gré sur devises3. Dans le cas des dérivés de taux d’intérêt, elles visaient les accords de taux futur, les swaps de taux d’intérêt, les swaps indexés sur le taux à un jour et les options de gré à gré sur taux d’intérêt.

Points saillants de l’enquête de 2022

  • Le volume total des opérations de change a augmenté au Canada, passant de 2 300 milliards de dollars américains en avril 2019 à plus de 3 400 milliards en avril 2022, soit une progression de 50 %. La moyenne quotidienne, quant à elle, est passée de 109,1 milliards de dollars américains en 2019 à 172 milliards en 2022 (tableau 1). La part canadienne du volume mondial des opérations de change s’est accrue, passant de 1,3 % en 2019 à 2,3 % en 2022.
  • Cette progression est surtout attribuable aux swaps de change. La croissance du volume des swaps de change reflète la hausse des opérations de couverture réalisées par les gestionnaires d’actifs canadiens au vu d’une tendance à investir davantage à l’étranger. Toutes les autres catégories de produits ont affiché une expansion plus modeste du volume des opérations.
  • Le volume des dérivés de taux d’intérêt dans la même monnaie a diminué de 32 % et se chiffre à 1 400 milliards de dollars américains en avril 2022, contre 2 200 milliards en 2019 (tableau 2). Cette baisse résulte principalement des accords de taux futur, même si le recul du volume des swaps de taux d’intérêt et des options joue aussi un rôle.
  • Les opérations de change sont ventilées par type d’instrument ou de produit et par type de contrepartie dans le tableau 3. La part des swaps de change a augmenté, alors que celle de toutes les autres catégories d’instruments a diminué ou n’a pas varié. La part des opérations conclues par l’intermédiaire des établissements déclarants a un peu baissé, tandis que celle des clients financiers a crû4.
  • Le tableau 4 présente la ventilation par monnaie des opérations de change effectuées au Canada. La part du dollar canadien et du dollar américain est en léger retrait, alors que celle de l’euro et de la livre sterling est en hausse. Le dollar américain, le dollar canadien et l’euro sont les trois monnaies les plus activement négociées. Le tableau 5 fournit des informations détaillées sur le volume des opérations de change déclarées au Canada.
  • Les résultats de l’enquête comprennent un tableau des modes d’exécution des contrats de change (tableau 6). Il n’y a pas eu de variations importantes de la proportion des opérations de change conclues par téléphone sans intermédiaire par rapport à 2019. En revanche, la part des opérations conclues via des plateformes exclusives à des banques a monté.
  • Le tableau 7 présente une ventilation des opérations à terme sec et des swaps de change selon leurs échéances. La majorité des opérations à terme sec et des swaps de change ont une échéance inférieure à 7 jours.
  1. 1. Dans l’enquête de la BRI, les opérations sont déclarées en fonction de l’emplacement du bureau de vente au Canada.[]
  2. 2. À l’échelle internationale, près de 1 300 établissements déclarants, composés en majorité de grandes banques commerciales et d’investissement, ont participé à l’enquête triennale conduite en avril 2022. Au Canada, 12 établissements ont participé à l’enquête.[]
  3. 3. Un swap de devises implique l’échange du montant des intérêts et celui du principal, tandis qu’un swap de change ne donne lieu qu’à l’échange du montant du principal.[]
  4. 4. Au nombre des clients financiers, on compte des institutions financières comme les fonds communs de placement, les caisses de retraite, les fonds de couverture, les fonds de devises, les fonds du marché monétaire, les sociétés de crédit-bail, les compagnies d’assurance, les filiales financières de grandes sociétés et les banques centrales. Font également partie de cette catégorie les petites banques commerciales et d’investissement qui ne figurent pas parmi les établissements déclarants de l’enquête triennale.[]