Introduction

La pandémie de COVID‑19 a causé d’énormes tensions sur les marchés de titres à revenu fixe. Pour y parer, la Banque du Canada a instauré, en avril 2020, un programme d’achat d’obligations du gouvernement du Canada. Au départ, le but de ce programme était de rétablir le bon fonctionnement du marché des obligations du gouvernement du Canada. À compter de juillet 2020, l’objectif a plutôt été d’accentuer la détente monétaire à travers l’assouplissement quantitatif1.

Dans le cadre de l’assouplissement quantitatif, la Banque acquiert des obligations émises par le gouvernement canadien contre des soldes de règlement2. Conséquence, son bilan grossit3. Ces soldes de règlement (ou réserves) sont constitués des dépôts faits par les grandes banques canadiennes auprès de la Banque du Canada (Chu et autres, 2022).

Le programme de resserrement quantitatif de la Banque, amorcé en avril 2022, est à l’exact opposé. La Banque laisse son portefeuille de titres obligataires arriver à échéance et cesse de réinvestir le produit du capital et les intérêts. Résultat, son bilan diminuera dans le temps.

Dans la présente note, nous décrivons comment l’assouplissement et le resserrement quantitatifs influent sur le bilan de la Banque et celui du système bancaire canadien4. Nous montrons que les effets directs de l’assouplissement quantitatif et du resserrement quantitatif sur la taille, la composition et la liquidité du bilan du système bancaire dépendent du type de vendeurs (programme d’assouplissement quantitatif) et d’acheteurs (programme de resserrement quantitatif) d’obligations du gouvernement du Canada à l’intérieur du système financier : banques ou participants non bancaires (ménages, entreprises ou fonds d’investissement). En période de resserrement quantitatif, l’effet est plus grand si les participants non bancaires deviennent à la place de la Banque l’acquéreur marginal des obligations du gouvernement du Canada. C’est le scénario le plus probable vu qu’historiquement, les participants non bancaires détiennent une part non négligeable du marché des obligations du gouvernement du Canada. En période d’assouplissement quantitatif, la Banque a augmenté sa détention d’obligations émises par le gouvernement canadien au détriment de ces participants

Notre analyse se concentre uniquement sur les effets mécaniques des programmes d’assouplissement quantitatif et de resserrement quantitatif. L’influence d’autres facteurs susceptibles de faire évoluer la taille et la composition du bilan des banques commerciales, que ce soit la croissance naturelle des dépôts bancaires, la croissance du portefeuille de prêts ou la variation du niveau des émissions obligataires du gouvernement, est jugée inchangée.

Le resserrement quantitatif va réduire la part de la Banque sur le marché des obligations du gouvernement

La valeur approximative du portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada détenu par la Banque était de 430 milliards de dollars avant la fin du programme d’assouplissement quantitatif et au début de la phase de réinvestissement en novembre 2021. Au cours de cette période, la Banque a gardé la taille de son portefeuille assez stable (graphique 1). Lancé en avril 2022, le programme de resserrement quantitatif a permis d’amorcer une baisse du bilan de la Banque, les obligations du gouvernement du Canada échues n’étant alors plus remplacées. À terme, le bilan de la Banque rétrécira donc de manière prévisible5.

Graphique 1 : Le resserrement quantitatif annulera en partie la hausse du volume des obligations du gouvernement détenues par la Banque du Canada

Source : Banque du CanadaDernière observation : juillet 2022

L’assouplissement quantitatif et le resserrement quantitatif ont des effets majeurs sur la taille du portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada dans le bilan de la Banque, mais modifient également la structure de propriété des titres sur le marché des obligations émises par le gouvernement canadien. Fin 2021, la Banque détenait environ 41 % des obligations du gouvernement du Canada en circulation, un sommet par rapport à une proportion prépandémique de 13 % (graphique 2)6.

Graphique 2 : Du fait du programme d’assouplissement quantitatif, la part des obligations du gouvernement détenues par la Banque a augmenté au détriment de celle des investisseurs non bancaires

Nota : Les banques englobent les banques canadiennes; les entités non bancaires, elles, recouvrent tous les autres investisseurs (ménages, caisses de retraite, fonds communs de placement, fonds négociés en bourse, investisseurs étrangers, etc.).
Source : Statistique CanadaDernière observation : 2021T4

À terme, le resserrement quantitatif provoquera un retournement de cette tendance, car la Banque n’achètera plus de titres du gouvernement du Canada à travers des opérations d’assouplissement quantitatif et laissera son portefeuille de titres obligataires arriver à échéance. Fin 2023, ce sont environ 145 milliards de dollars d’obligations du gouvernement du Canada qui arriveront à échéance. À mesure que la taille du portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada détenues par la Banque diminuera, les participants du secteur privé (banques commerciales, ménages, entreprises et fonds d’investissement) devront acquérir davantage d’obligations7, étant entendu que le stock de titres d’emprunt émis par le gouvernement canadien ne variera pas.

La place traditionnellement prépondérante des participants non bancaires sur le marché des titres du gouvernement canadien (graphique 2) nous porte à croire que ces acteurs resteront d’importants acheteurs d’obligations du gouvernement du Canada et reviendront plus près de leur part historique de marché.

La mécanique de l’assouplissement et du resserrement quantitatifs

Dans cette section, nous montrons avec des exemples simples comment les programmes d’assouplissement quantitatif et de resserrement quantitatif peuvent modifier les bilans de la Banque et du système bancaire canadien. Dans ces exemples, nous considérons que tous les autres postes du bilan de la Banque demeurent inchangés.

Pour simplifier les choses, nous commençons par examiner l’effet de l’assouplissement quantitatif à partir de deux scénarios extrêmes dans lesquels la Banque acquiert une obligation auprès :

  • d’une banque commerciale
  • d’une entité non bancaire

Premier scénario : la Banque achète une obligation auprès d’une banque commerciale

Pour payer ce titre obligataire, la Banque vire des fonds sur le compte de règlement que la banque commerciale tient auprès d’elle. Le virement crée un type particulier de créance : les soldes de règlement (ou réserves)8.

Après la transaction :

  • Le bilan de la Banque grossit. Le montant de l’acquisition fait augmenter la valeur de l’actif de la Banque. Les achats sont financés par des réserves d’un montant équivalent (ces réserves qui sont dues aux banques constituent un passif pour la Banque du Canada) (figure 1). Autrement dit, tout titre que la Banque achète fait augmenter son actif et passif d’un montant équivalant au prix d’achat9.
  • En comparaison, le bilan global des entités du système bancaire reste le même, mais la composition de l’actif change. Le portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada détenues par ces entités diminue, mais l’encours de leurs réserves auprès de la Banque augmente d’autant.

Figure 1 : Les bilans de la Banque du Canada et du système bancaire évoluent différemment

Figure 1 : Les bilans de la Banque du Canada et du système bancaire évoluent différemment

Mouvements du bilan dans le premier scénario (achat par la Banque d’une obligation du gouvernement du Canada auprès d’une banque commerciale)

Banque du Canada
ActifPassif
🡑Obligations du gouvernement du Canada🡑Réserves
Système bancaire
ActifPassif
🡓Obligations du gouvernement du Canada
🡑Réserves

Deuxième scénario : La Banque achète une obligation auprès d’une entité non bancaire

Dans ce scénario, la mécanique est différente parce que les participants non bancaires – notamment les ménages, les entreprises et les fonds d’investissement – ne peuvent pas détenir de soldes de règlement à la Banque. Deux choses se produisent simultanément dans cette transaction :

  • L’entité non bancaire vend le titre du gouvernement du Canada à une banque commerciale et reçoit en retour des fonds dans son compte.
  • La banque commerciale vend à la Banque le titre du gouvernement du Canada nouvellement acquis et reçoit un solde de règlement en échange.

Dans cet exemple, la banque commerciale joue en fait le rôle d’intermédiaire entre l’entité non bancaire et la Banque.

Après la transaction :

  • Comme dans le scénario 1, la taille du bilan de la Banque augmente du montant de l’achat de l’obligation du gouvernement du Canada.
  • La taille du bilan global du système bancaire s’accroît également du fait que la banque commerciale détient maintenant des réserves plus importantes à la Banque et qu’elle doit à l’entité non bancaire le montant équivalent dans son compte de dépôt (figure 2).

Figure 2 : La taille du bilan de la Banque du Canada et du bilan du système bancaire s’accroît

Figure 2 : La taille du bilan de la Banque du Canada et du bilan du système bancaire s’accroît

Mouvements du bilan dans le deuxième scénario (achat par la Banque d’une obligation du gouvernement du Canada auprès d’un participant non bancaire)

Banque du Canada Actif Passif Obligations dugouvernementdu Canada Réserves
Participant non bancaire Actif Passif Obligations dugouvernementdu Canada Dépôts
Système bancaire Actif Passif Dépôts Réserves

Le resserrement quantitatif a l’effet inverse. Dans la phase de resserrement quantitatif, les obligations détenues par la Banque qui viennent à échéance sont retirées de son bilan. Le gouvernement est censé continuer d’émettre de nouvelles obligations pour financer ces titres échus. Dans l’ensemble, la taille du bilan de la Banque diminuera peu importe qui achète ces obligations nouvellement émises. Mais l’incidence sur la taille du bilan du système bancaire dépendra de l’acquéreur de ces nouveaux titres :

  • Si ce sont des banques qui achètent les obligations du gouvernement du Canada, la taille du bilan du système bancaire restera la même, alors que la composition de l’actif va changer.
  • Si ce sont plutôt des participants non bancaires, la taille du bilan du système bancaire sera réduite, toutes choses égales par ailleurs, du montant des obligations vendues. Des dépôts seront sortis du système bancaire pour financer la transaction10.

L’incidence de l’assouplissement et du resserrement quantitatifs sur le ratio de liquidité à court terme des banques

L’assouplissement quantitatif exerce une pression à la hausse sur le ratio de liquidité à court terme des grandes banques canadiennes. Le ratio de liquidité à court terme est une exigence réglementaire visant à ce que les banques conservent suffisamment d’actifs liquides pour pouvoir faire face à des problèmes de liquidité pendant une courte période. Pour atteindre le ratio de liquidité à court terme exigé, les banques doivent maintenir un stock suffisant d’actifs liquides de haute qualité – trésorerie et équivalents de trésorerie, par exemple – afin de couvrir les sorties nettes de fonds pendant 30 jours en cas de tensions.

\(\displaystyle{Ratio\ de\ liquidité\ à\ court\ terme}\) \(\displaystyle=\,\,\frac{Actifs\ liquides\ de\ haute\ qualité}{Sorties\ nettes\ de\ trésorerie\ sur\ une\ période\ de\ 30\ jours\ en\ cas\ de\ tensions}\)

Durant la phase initiale d’assouplissement quantitatif, le ratio global des six grandes banques canadiennes est passé de 132 % au quatrième trimestre de 2019 à 151 % au troisième trimestre de 2020, ce qui constitue un niveau record (graphique 3)11.

Graphique 3 : Le programme d’assouplissement quantitatif de la Banque a exercé des pressions à la hausse sur le ratio de liquidité à court terme des grandes banques canadiennes

Nota : Le ratio de liquidité à court terme est le ratio d’actifs liquides de haute qualité au total des sorties nettes de trésorerie pendant les 30 prochains jours civils. Les six grandes banques canadiennes sont les institutions financières sous réglementation fédérale qui ont été désignées banques d’importance systémique par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF). Il s’agit de la Banque Royale du Canada, la Banque Toronto-Dominion, la Banque de Nouvelle-Écosse, la Banque de Montréal, la Banque CIBC et la Banque Nationale du Canada.
Source : états financiers trimestriels publiés par les six grandes banques canadiennesDernière observation : 2022T2

Cet accroissement du ratio global tient en grande partie à l’augmentation des actifs liquides de haute qualité, attribuable à la hausse des soldes de règlement sous l’effet de l’assouplissement quantitatif12. Le ratio de liquidité à court terme s’est accru pour les raisons suivantes :

  • Dans le calcul du ratio, les soldes de règlement sont considérés comme des actifs liquides de haute qualité dont la valeur totale est prise en compte. Cela signifie que le numérateur du ratio augmente avec la valeur des soldes de règlement13.
  • En revanche, le montant des sorties nettes de fonds en période de tensions – le dénominateur du ratio – augmente seulement d’une fraction de la hausse globale des dépôts bancaires. Pour le calcul du ratio, ces dépôts contribuent aux sorties de trésorerie, car on suppose que certains sortiront du bilan en situation de crise. Par exemple, le taux de retrait des dépôts des particuliers, qui sont très stables et peu susceptibles d’être retirés, se situe entre 3 et 5 %. En ce qui concerne les dépôts moins stables, comme les dépôts non opérationnels, non assurés ou intermédiés par les courtiers, les taux de retrait postulés varient entre 10 et 40 %14.

Par conséquent, l’assouplissement quantitatif a eu une incidence nette positive sur le ratio de liquidité à court terme, en présumant qu’une part des obligations du gouvernement du Canada a été achetée auprès de participants non bancaires.

Au fil du temps, le système bancaire s’est ajusté et le ratio global est revenu à des niveaux semblables à ceux observés avant le programme d’assouplissement quantitatif (graphique 3). En voici les raisons :

  • Les banques ont réduit leur stock d’actifs liquides de haute qualité autres que les soldes de règlement.
  • Une grande partie des prises en pension à plus d’un jour effectuées par la Banque sont échues, ce qui a eu pour effet de réduire le montant des soldes de règlement dans le système bancaire.
  • La croissance rapide des prêts a contribué à la hausse des dépôts, ce qui a fait augmenter la valeur estimative des sorties nettes de trésorerie sur une période de 30 jours en cas de tensions.

Désormais, le resserrement quantitatif exercera une pression à la baisse sur le ratio de liquidité à court terme. Les participants non bancaires se procureront vraisemblablement une partie importante des nouvelles obligations émises par le gouvernement. Dans ce cas, ils retireront leurs dépôts auprès des banques commerciales et utiliseront les fonds pour acheter ces nouveaux titres. Toutes choses égales par ailleurs, il y aura un rétrécissement du passif du système bancaire du fait du retrait de ces dépôts, mais qui s’accompagnera d’une baisse simultanée et équivalente de l’actif sous forme de soldes de règlement. Cette baisse des soldes de règlement réduira le montant d’actifs liquides de haute qualité détenus au sein du système bancaire.

Il importe de noter que cette analyse simplifiée suppose que tous les facteurs susceptibles d’influer sur le ratio de liquidité à court terme demeurent inchangés et que les banques sont insensibles au processus de resserrement quantitatif, c’est-à-dire qu’elles ne modifient pas leur gestion des liquidités en réaction au resserrement quantitatif. Mais en réalité, on s’attend à ce que les banques gèrent activement leur ratio de liquidité à court terme en période de resserrement quantitatif. Par exemple, elles pourraient acheter une partie des obligations d’État nouvellement émises ou se procurer du nouveau financement à terme. Leur stratégie sera guidée par les exigences minimales réglementaires en matière de liquidité ainsi que par leur appétit pour le risque de liquidité.

Conclusion

Les dispositions opérationnelles de l’assouplissement et du resserrement quantitatifs modifient non seulement le bilan de la Banque, mais également celui de l’ensemble du système bancaire. Ces effets sur le bilan se répercutent aussi sur le niveau de liquidité réglementaire des banques.

Les opérations d’assouplissement quantitatif ont retiré un type d’actifs liquides de haute qualité (les obligations du gouvernement du Canada) du système financier et l’ont remplacé par un autre (les dépôts à un jour faits à la Banque sous forme de soldes de règlement). L’achat d’actifs par la Banque auprès de participants non bancaires contribue à l’expansion du bilan du système bancaire. Cette mesure prise par la Banque a eu une incidence nette positive sur le ratio global du système bancaire.

Le resserrement quantitatif renversera cette tendance. L’impact sur le bilan du système bancaire, toutes choses égales par ailleurs, dépendra de la répartition des nouveaux titres d’État au sein du système financier. Si les participants non bancaires augmentent la taille de leur portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada, des dépôts seront retirés du système bancaire et utilisés pour acquérir ces nouveaux titres d’État. Le passif du système bancaire diminuera à mesure que les dépôts sortiront du système financier. Ce mouvement s’accompagnera également d’une réduction simultanée et équivalente des soldes de règlement. Les banques canadiennes qui sont très présentes aux États-Unis seront touchées de la même manière par les opérations de resserrement quantitatif que mène actuellement la Réserve fédérale américaine (Leonard, Martin et Potter, 2017). Tous ces effets du resserrement quantitatif se feront sentir sur la position de liquidité du système bancaire compte tenu des pressions à la baisse qui s’exercent sur le ratio de liquidité à court terme. Les banques pourraient ainsi être amenées à revoir leur stratégie de gestion de la liquidité.

  1. 1. En faisant l’acquisition d’obligations émises par le gouvernement canadien, la Banque exerce une pression à la baisse sur les taux d’intérêt pratiqués au sein de l’économie, car le taux de ces obligations sert de taux de référence pour d’autres titres obligataires et les prêts au pays. Les coûts d’emprunt s’en trouvant réduits, l’activité économique a été stimulée et l’objectif d’inflation de la Banque a été renforcé durant la pandémie.[]
  2. 2. Voir P. Beaudry (2020), « Nos opérations du programme d’assouplissement quantitatif : une radiographie », discours prononcé par vidéoconférence devant les Chambres de commerce du Grand Moncton, de Fredericton et de Saint John (Nouveau-Brunswick), 10 décembre.[]
  3. 3. Voir Banque du Canada (2021), « À propos du bilan de la Banque du Canada », 10 septembre.[]
  4. 4. Notre analyse ne porte pas sur l’incidence qu’a l’évolution du bilan des banques centrales sur les rendements obligataires et la liquidité de marché.[]
  5. 5. Voir Banque du Canada (2022), La Banque du Canada donne les modalités du resserrement quantitatif et annonce qu’elle continuera de baser la mise en œuvre de la politique monétaire sur un système de valeurs plancher, avis aux marchés, 13 avril.[]
  6. 6. De mars 1990 à mars 2020, la Banque détenait environ 8 % des obligations du gouvernement du Canada. En temps normal, la Banque achète sur le marché primaire des obligations et des bons du Trésor du gouvernement canadien afin de compenser le passif que représente le volume croissant de billets en circulation.[]
  7. 7. Sinon l’encours du stock de titres d’emprunt émis par le gouvernement canadien devrait baisser autant que celui des obligations échues du portefeuille de la Banque du Canada.[]
  8. 8. Comme précisé plus haut, les deux scénarios présentent des exemples stylisés, simplifiés. En réalité, les négociants principaux sont les intermédiaires entre la Banque du Canada et les vendeurs.[]
  9. 9. Cette équivalence ne dure pas parce que le niveau des soldes de règlement est influencé par la croissance d’autres éléments de passif (comme les billets de banque en circulation et les dépôts du gouvernement) et la variation du niveau d’autres éléments d’actif (tels que les prises en pension à plus d’un jour [conventions de rachat]).[]
  10. 10. Les participants non bancaires pourraient également financer une partie de ces achats d’obligations sur le marché des pensions intermédiées par les banques. Cela réduirait les montants des dépôts retirés. Dans ce cas, l’opération de pension créerait un nouveau dépôt qui serait alors utilisé pour financer l’achat effectué par le participant non bancaire.[]
  11. 11. Dans le bilan du système bancaire canadien, les six grandes banques détiennent 93 % de la valeur totale de l’actif.[]
  12. 12. La hausse des soldes de règlement s’explique par les achats d’actifs, mais les opérations de prise en pension à plus d’un jour de la Banque y ont également contribué. Pour des renseignements détaillés sur ces opérations, voir Opérations de prise de pension à plus d’un jour sur le site Web de la Banque.[]
  13. 13. On suppose ici que les achats au titre de l’assouplissement quantitatif ont été effectués dans le secteur non bancaire. Les achats faits dans le secteur bancaire remplaceraient simplement un type d’actifs liquides de haute qualité (obligations du gouvernement du Canada) par un autre (soldes de règlement).[]
  14. 14. Le taux de retrait présumé des dépôts non opérationnels des institutions financières est de 100 %. Lorsque la Banque achète des actifs auprès d’une institution financière non bancaire, il n’y a pas d’impact sur les ratios de liquidité à court terme au sein du système bancaire, étant entendu que le produit de la transaction est conservé en tant que dépôt non opérationnel d’une institution financière. Toutefois, au cours des deux premières années de la pandémie, les dépôts des institutions financières n’ont représenté que 4 % de la hausse des dépôts libellés en dollars canadiens. Ce chiffre donne à penser que la plupart des dépôts créés indirectement par le programme d’assouplissement quantitatif n’ont pas été conservés à titre de dépôts par ces institutions, mais qu’ils ont plutôt été réintégrés dans le système bancaire sous d’autres formes de dépôts, soit des dépôts de particuliers, de petites entreprises ou de sociétés non financières.[]

Bibliographie

Chu, P., G. Johnson, S. Kinnear, K. McGuinness et M. McNeely (2022). Settlement Balances Deconstructed, document de travail du personnel no 2022‑13, Banque du Canada.

Leonard, D., A. Martin et S. M. Potter (2017). « How the Fed Changes the Size of Its Balance Sheet », Liberty Street Economics, Banque fédérale de réserve de New York, juillet.

Remerciements

Nous tenons à remercier Russell Barnett, Toni Gravelle, Scott Kinnear, Louis Morel, Stephen Murchison, Guillaume Ouellet Leblanc, Carolyn Rogers et Jing Yang pour leurs échanges et suggestions fort utiles. Enfin, nous sommes reconnaissants à Meredith Fraser-Ohman et Alison Arnot pour leur aide dans la rédaction de la version anglaise. Notre gratitude va également à Caroline Pouliot et Eric Bannem pour la version française.

Avis d’exonération de responsabilité

Les notes analytiques du personnel de la Banque du Canada sont de brefs articles qui portent sur des sujets liés à la situation économique et financière du moment. Rédigées en toute indépendance du Conseil de direction, elles peuvent étayer ou remettre en question les orientations et idées établies. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles des auteurs uniquement. Par conséquent, elles ne traduisent pas forcément le point de vue officiel de la Banque du Canada et n’engagent aucunement cette dernière.

DOI : https://doi.org/10.34989/san-2022-12

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