Risk and State-Dependent Financial Frictions
De plus en plus d’études montrent que les frictions financières amplifient les effets des chocs macroéconomiques en période de détresse financière. De pair avec la Grande Récession de 2007-2009, ces travaux ont ravivé l’intérêt de nombreuses banques centrales à laisser intervenir dans leurs modèles macroéconomiques les effets dépendants de la conjoncture entraînés par ces frictions.
À partir d’un modèle de type nouveau keynésien standard intégrant des entreprises sous contraintes financières, nous étudions le rôle des frictions financières dépendantes de la conjoncture et leur incidence sur la propagation des chocs au niveau macroéconomique. Notre principal constat est que les entreprises fortement endettées prennent des mesures plus vigoureuses que les autres en cas de choc. Cela signifie que les chocs se propagent nettement plus dans le modèle lorsque l’endettement des entreprises et les écarts sur obligations de sociétés sont élevés que lorsqu’ils sont faibles.
Nos résultats montrent que cette dynamique non linéaire est essentielle pour rendre compte des périodes de prospérité et de détresse financière dans les données. Nous proposons un modèle à changement de régime dans lequel les frictions financières fluctuent entre un niveau modéré (faible risque) et élevé (haut risque), selon la conjoncture économique. Nous estimons ce modèle sur des données américaines agrégées et montrons qu’il génère des simulations plus proches de la réalité que d’autres modèles de référence.