Résultats de l’enquête du 2e trimestre de 2022 | Vol. 19.2 | 4 juillet 2022
Selon les résultats de l’enquête sur les perspectives des entreprises du deuxième trimestre de 2022, et ceux des enquêtes Le Pouls des entrepreneurs d’avril, mai et juin 2022, les pressions sur la capacité de production demeurent élevées et les attentes de hausses importantes des prix sont encore répandues. Les entreprises sont d’avis que la croissance des ventes commencera à se modérer par rapport aux taux exceptionnellement élevés qu’elles ont connus, compte tenu des signes émergents d’une incertitude accrue.
Vue d’ensemble
- Beaucoup d’entreprises s’attendent encore à une forte progression des ventes, mais un nombre grandissant d’entre elles pensent que le rythme de croissance reviendra à la normale après une prompte reprise post-pandémie. Certaines croient également que les pénuries de main-d’œuvre vont limiter la croissance de leurs ventes.
- Le nombre d’entreprises faisant état de contraintes de main-d’œuvre et de goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement demeure à un niveau record, ce qui donne à penser que l’offre ne suit pas le rythme de la demande. Environ la moitié des entreprises qui ont des problèmes d’approvisionnement s’attendent à ce qu’ils persistent jusqu’à la fin de 2023 ou même après.
- Soutenues par une forte demande, beaucoup d’entreprises ont l’intention d’accroître leurs investissements et d’embaucher du personnel au cours de la prochaine année. Certaines ont indiqué que les prix des biens d’équipement et la hausse des taux d’intérêt pourraient nuire à la viabilité de leurs projets d’investissement, mais ces facteurs ne les freinent pas pour le moment.
- Comme dans les dernières enquêtes, un grand nombre de répondants s’attendent à des hausses importantes des salaires et des prix. Les pressions sur les prix des intrants et des extrants restent liées aux problèmes d’approvisionnement.
- Les attentes d’inflation à court terme des répondants ont augmenté. Ceux-ci sont d’avis que l’inflation restera élevée plus longtemps qu’ils ne l’envisageaient lors de la dernière enquête. Néanmoins, la plupart croient que l’inflation retournera à 2 % au fil du temps. Ils mentionnent divers facteurs nécessaires pour que l’inflation revienne à la cible, dont l’augmentation des taux d’intérêt, l’amélioration des chaînes d’approvisionnement, la baisse des prix du pétrole et la résolution de la guerre en Ukraine.
- Les résultats des consultations menées auprès des entreprises et des experts du secteur de l’énergie donnent à penser que la croissance des dépenses en immobilisations sera robuste, mais moins que lors des envolées précédentes des prix des produits de base (encadré 1).
L’indicateur de l’enquête demeure élevé dans un contexte d’incertitude accrue
L’indicateur de l’enquête est resté haut au deuxième trimestre (graphique 1). Les entreprises considèrent encore que les pressions sur la capacité sont élevées, et elles s’attendent à ce que les salaires et les prix augmentent plus rapidement. L’amélioration des indicateurs des ventes des entreprises laisse entrevoir une progression continue des ventes dans l’avenir, renforçant leurs intentions d’investir davantage et d’embaucher.
L’incertitude accrue entourant le contexte économique est un thème émergent dans la présente enquête et dans Le Pouls des entrepreneurs. Cette incertitude tient notamment aux facteurs suivants :
- l’inflation qui demeure élevée, la montée des taux d’intérêt et leur incidence sur la demande
- les problèmes d’approvisionnement persistants
- la guerre qui se poursuit en Ukraine
- l’évolution de la pandémie (p. ex., un rebond de la demande de services à forte proximité physique, le risque d’une nouvelle vague)
Pour la plupart des entreprises, cette incertitude fait planer des risques sur leurs perspectives, mais elle n’a pas encore d’incidence sur leurs activités ou leurs attentes à l’égard des ventes.
Graphique 1 : L’indicateur de l’enquête demeure élevé
Les entreprises s’attendent à une croissance des ventes vigoureuse, mais à un rythme un peu plus lent
Les entreprises sont nombreuses à prévoir un ralentissement de la croissance des ventes (graphique 2, barres bleues). Selon elles, ce ralentissement tiendrait en grande partie à une évolution de la demande vers des conditions normales, après une reprise post-pandémie exceptionnellement rapide pour certaines. Toutefois, ces entreprises prévoient encore une forte croissance, confortée par une amélioration des carnets de commande et une augmentation des demandes de renseignements de clients canadiens et étrangers (graphique 2, courbe rouge). Les entreprises connaissant un ralentissement de la progression des ventes sont surtout liées aux secteurs du logement, des ressources naturelles et du transport. Une partie des entreprises croient également que les contraintes de main-d’œuvre vont limiter la croissance de leurs ventes.
D’autres entreprises s’attendent à ce que leurs ventes progressent plus rapidement au cours de la prochaine année. C’est le cas notamment des entreprises qui ont été durement touchées pendant la pandémie, comme celles liées aux services où la distanciation est difficile à respecter. Elles attribuent leur optimisme à l’assouplissement des restrictions et à la demande refoulée.
Graphique 2 : Les répondants sont encore nombreux à faire état d’une amélioration des indicateurs des ventes futures
La demande dépasse l’offre
Les indicateurs des pressions sur la capacité laissent supposer la présence d’une demande excédentaire au sein de l’économie, en raison d’une croissance soutenue de la demande conjuguée à des conditions difficiles du côté de l’offre. Le nombre de répondants faisant état de contraintes de main-d’œuvre et de goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement demeure élevé (graphique 3). Certains ont indiqué que les confinements en Chine constituent une source récente de problèmes.
Graphique 3 : Les obstacles liés à la main-d’œuvre et les goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement continuent de limiter l’offre
Selon les répondants à la présente enquête et au Pouls des entrepreneurs, le règlement des problèmes d’approvisionnement prend plus de temps que prévu. Bon nombre s’attendent d’ailleurs à ce que ces derniers persistent jusqu’à la fin de 2023 ou même après. Les résultats de l’enquête sur les attentes des consommateurs au Canada montrent une tendance similaire. Afin d’atténuer l’incidence des perturbations des chaînes d’approvisionnement sur leurs activités, les répondants recourent à diverses stratégies (graphique 4), dont les suivantes :
- reconfigurer leurs chaînes d’approvisionnement en :
- remplaçant ou en ajoutant des fournisseurs
- commandant à l’avance
- substituant des intrants
- conserver plus de stocks qu’à l’habitude
Graphique 4 : Pour faire face aux problèmes d’approvisionnement, les entreprises reconfigurent leurs chaînes d’approvisionnement et conservent plus de stocks
2021T2 | 2021T3 | 2021T4 | 2022T1 | 2022T2 | |
---|---|---|---|---|---|
Reconfiguration des chaînes d’approvisionnement | 22 | 17 | 21 | 19 | 27 |
Maintien de niveaux de stocks plus élevés | 7 | 10 | 23 | 17 | 23 |
Au cours des quatre derniers trimestres, la proportion d’entreprises disant souffrir de pénuries de main-d’œuvre plus intenses que l’année précédente a atteint ou avoisiné un niveau record (graphique 5, courbe rouge). Cela donne à penser que le marché du travail s’est nettement resserré ces deux dernières années. Ce resserrement reflétait initialement une reprise par rapport à la faiblesse des conditions sur le marché du travail; au cours des deux derniers trimestres, il s’est poursuivi, mais par rapport à des conditions plus normales sur le marché du travail.
Par ailleurs, le nombre d’entreprises faisant état de pénuries de main-d’œuvre demeure élevé (graphique 5, barres bleues). Les répondants continuent d’attribuer ces pénuries à divers facteurs, dont :
- le vieillissement de la population
- les changements dans les préférences des travailleurs
- la vive concurrence pour recruter des travailleurs
Près de la moitié des répondants sont d’avis que les pénuries de main-d’œuvre resteront tout aussi intenses dans 12 mois.
Graphique 5 : Les entreprises sont nombreuses à faire état de pénuries de main-d’œuvre
Les entreprises comptent investir davantage et embaucher face au maintien de la forte demande
Le nombre d’entreprises qui envisagent d’accroître leurs dépenses d’investissement demeure élevé (graphique 6). Leurs intentions continuent d’être soutenues par :
- une forte demande intérieure et étrangère
- des plans stratégiques à long terme
- un besoin d’élargir les capacités ou d’améliorer la productivité, souvent par la numérisation et l’automatisation dans un contexte de pénuries de main-d’œuvre
La croissance des dépenses en immobilisations dans le secteur de l’énergie sera aussi vigoureuse, mais elle restera modérée par rapport aux précédentes périodes d’envolée des prix des produits de base (encadré 1).
Certaines entreprises ont l’intention de réduire leurs dépenses d’investissement, après avoir engagé d’importantes dépenses en immobilisations au cours des dernières années. Quelques-unes ont noté que les prix des biens d’équipement et le relèvement des taux d’intérêt pourraient nuire à la viabilité de leurs projets d’investissement, mais ces facteurs ne les freinent pas encore.
Les intentions d’embauche demeurent répandues et sont confortées par la vigueur de la demande. Toutefois, plusieurs entreprises s’attendent à ce que les pénuries de main-d’œuvre aient des répercussions négatives sur leurs projets. Beaucoup ont déclaré offrir des salaires plus élevés lorsqu’elles sont en concurrence avec d’autres pour recruter des travailleurs.
Graphique 6 : La majorité des entreprises comptent accroître leurs dépenses d’investissement et embaucher du personnel
De nombreuses entreprises continuent de s’attendre à de fortes hausses des salaires et des prix
L’augmentation salariale moyenne attendue a atteint un sommet historique (graphique 7). De nombreuses entreprises comptent encore relever leurs salaires pour attirer et retenir des travailleurs (graphique 8). En outre, un nombre croissant de répondants ont indiqué que l’augmentation du coût de la vie constitue une raison importante des hausses salariales. Près de la moitié des entreprises prévoient que leurs hausses salariales demeureront supérieures à leurs niveaux prépandémiques pendant plus d’un an.
De nombreuses entreprises ont déclaré avoir bonifié leur rémunération indirecte (par exemple, les jours de vacances, les prestations pour soins de santé, la possibilité de télétravailler) depuis le début de la pandémie. Ce changement visait, selon elles, à fidéliser le personnel et à améliorer la productivité (notamment en réduisant le nombre de jours d’absence pour maladie).
Graphique 7 : Les répondants pensent que les salaires vont augmenter à un rythme plus soutenu
Graphique 8 : Les pressions inflationnistes – notamment, l’augmentation du coût de la vie – sont considérées comme un facteur important contribuant à la croissance des salaires
2021T3 | 2021T4 | 2022T1 | 2022T2 | |
---|---|---|---|---|
Rajustement en fonction de l’inflation ou du coût de la vie | 26 | 43 | 46 | 59 |
Retenir les travailleurs | 37 | 54 | 59 | 61 |
Attirer des travailleurs | 45 | 54 | 51 | 52 |
Rattrapage du marché | 10 | 20 | 26 | 20 |
Autre | 7 | 16 | 22 | 17 |
Après avoir connu une forte croissance des prix de leurs intrants et de leurs extrants au cours des 12 derniers mois, de nombreuses entreprises estiment encore que ces prix vont augmenter de manière significative et à un rythme plus rapide (graphique 9). La principale cause de l’accélération de la hausse des coûts réside dans les prix plus élevés des intrants liés aux services, en particulier en ce qui concerne la sous-traitance, les assurances, les loyers et les taux d’intérêt. En plus de s’attendre à une hausse des prix des produits de base, de nombreux répondants continuent à anticiper des augmentations importantes des prix des intrants hors produits de base, souvent en raison de problèmes d’approvisionnement.
Les entreprises prévoient une croissance plus rapide des prix de leurs extrants, car elles comptent :
- répercuter sur leurs clients une partie de l’accroissement de leurs coûts, y compris ceux qui sont liés :
- aux frictions dans les chaînes d’approvisionnement
- aux hausses salariales
- améliorer leurs marges, après que celles-ci se sont parfois détériorées au fil du temps
Les entreprises qui s’attendent à être en concurrence avec d’autres pour gagner des clients de plus en plus sensibles aux prix ont évoqué une certaine pression à la baisse sur les prix de leurs extrants.
Graphique 9 : De nombreuses entreprises prévoient des hausses significatives des prix de leurs intrants et de leurs extrants
Les entreprises s’attendent à ce que l’inflation demeure élevée plus longtemps
Les attentes des répondants à l’égard de l’inflation à court terme ont augmenté dans le cadre de la présente enquête et du Pouls des entrepreneurs, tandis que celles concernant l’inflation à long terme demeurent stables, entre 2 et 3 % (graphique 10).
La plupart des répondants prévoient que l’inflation dépassera 3 % en moyenne au cours des deux prochaines années. Ils continuent de faire état de pressions inflationnistes qu’ils attribuent :
- aux problèmes d’approvisionnement persistants
- aux prix élevés des produits de base
- à la solide conjoncture économique
Plusieurs répondants ont également fait remarquer que la guerre en Ukraine exerce une pression supplémentaire sur les chaînes d’approvisionnement et maintient les prix des produits de base à un niveau élevé.
En outre, les répondants s’attendent à ce que l’inflation demeure élevée plus longtemps que ce qu’ils envisageaient au trimestre passé (graphique 11). Près d’un quart pensent que l’inflation restera nettement au-dessus de 2 % pendant au moins trois ans.
Graphique 10 : Les attentes d’inflation à court terme sont encore en hausse, tandis que les attentes à long terme sont stables
Graphique 11 : Les entreprises sont plus nombreuses à s’attendre à ce que l’inflation demeure au-dessus de la cible pendant au moins trois ans
2021T4 | 2022T1 | 2022T2 | |
---|---|---|---|
Pas demandé / ne sait pas | 20 | 19,8 | 25,7 |
Moins d’un an | 10 | 7,9 | 2 |
1 à 2 ans | 32 | 28,7 | 18,8 |
2 à 3 ans | 26 | 29,7 | 31,7 |
3 à 4 ans | 5 | 6,9 | 7,9 |
4 à 5 ans | 3 | 3 | 7,9 |
Plus de 5 ans | 4 | 4 | 5,9 |
Quand on leur demande quelles conditions devraient être en place pour que l’inflation redescende à 2 %, les entreprises répondent qu’il faudrait :
- des taux d’intérêt plus élevés
- des chaînes d’approvisionnement plus solides
- des prix du pétrole plus bas
- la fin du conflit en Ukraine
Certaines entreprises indiquent qu’une éventuelle récession, qu’elles attribuent souvent aux taux d’intérêt plus élevés, serait favorable ou nécessaire à un retour de l’inflation à 2 %. Quelques-unes disent aussi que les coûts de main-d’œuvre contribuent à la montée de l’inflation, et qu’il faudrait une hausse de l’immigration ou un ralentissement de l’économie pour atténuer les pressions sur les salaires.
Presque toutes les entreprises continuent de s’attendre à ce que l’inflation revienne à 2 % au cours des cinq prochaines années, mais les résultats du Pouls des entrepreneurs laissent croire que ces attentes sont teintées d’un haut degré d’incertitude. En effet, bien que près de la moitié des répondants aient confiance dans la capacité de la Banque de ramener l’inflation à la cible au cours des cinq prochaines années, d’autres font remarquer que des facteurs internationaux, comme les problèmes d’approvisionnement mondiaux ainsi que les prix élevés du pétrole et d’autres produits de base, pourraient lui mettre des bâtons dans les roues.
Encadré 1 : Les dépenses en immobilisations du secteur de l’énergie vont augmenter, mais devraient demeurer en deçà des sommets antérieurs
Pour mieux comprendre les répercussions de la flambée des prix du pétrole et du gaz naturel sur les dépenses en immobilisations dans le secteur de l’énergie, la Banque du Canada a tenu des consultations avec les représentants de sociétés pétrolières et gazières canadiennes ainsi qu’avec des analystes du secteur1. Les participants ont signalé que l’envolée des prix survenue au cours de la dernière année favorise un raffermissement de la confiance des entreprises, une nette amélioration des marges bénéficiaires et un accroissement de l’activité dans le secteur. De nombreux producteurs de pétrole et de gaz naturel classiques se concentrent sur l’expansion des forages dans les zones déjà pourvues de l’infrastructure de soutien. De leur côté, les producteurs de pétrole lourd travaillent à améliorer leur rendement et à maximiser l’utilisation de leur capacité aux sites d’exploitation des sables bitumineux existants.
Même si les prix actuels du pétrole brut et du gaz excèdent largement les coûts d’extraction au Canada, tous types confondus, les investissements dans de nouveaux projets et sites sont moins robustes que durant les précédentes envolées des prix des produits de base. En effet, plusieurs facteurs mettent un frein aux dépenses en immobilisations :
- La discipline financière demeure une priorité absolue des entreprises. Après avoir connu de nombreuses années de tensions financières, la plupart des producteurs utilisent les profits exceptionnels qu’ils dégagent actuellement pour améliorer leur bilan, réduire leur endettement et verser des dividendes à leurs actionnaires. Seulement 40 % environ des rentrées estimées sont actuellement mises de côté pour des dépenses en immobilisations, comparativement à plus de 100 % en moyenne dans les années antérieures à la pandémie (graphique 1-A).
Graphique 1-A : Les dépenses en immobilisations dans le secteur de l’énergie seront modestes en proportion des flux de trésorerie
2013 | 149 |
2014 | 131 |
2015 | 148 |
2016 | 93 |
2017 | 112 |
2018 | 93 |
2019 | 89 |
2020 | 100 |
2021 | 60 |
2022 | 39 |
- La transition vers une énergie sobre en carbone est vue comme une occasion par certains producteurs d’énergie, mais elle crée également de l’incertitude quant à la demande d’hydrocarbures au cours du long cycle de vie des projets. De plus, l’industrie tente activement de réduire ses propres émissions de carbone, la plupart des entreprises indiquant que les gouvernements et les marchés de capitaux continuent de renforcer leurs attentes à l’égard des cibles climatiques. Les projets de captage du carbone et les initiatives similaires sont largement appuyés par l’industrie, mais nécessitent d’onéreux investissements initiaux.
- La capacité pipelinière demeure suffisante pour les deux ou trois prochaines années, selon la plupart des entreprises. Toutefois, elle continue d’être perçue comme un important goulot d’étranglement à long terme. De l’avis des participants du secteur, la réglementation entrave le développement de pipelines et d’infrastructures.
- Les pénuries de main-d’œuvre et les goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement rendent les investissements plus difficiles dans le secteur de l’énergie. Les entreprises qui offrent des services dans les champs pétrolifères se livrent une concurrence particulièrement féroce pour la main-d’œuvre, et elles enregistrent un taux de roulement élevé parmi les équipes de forage et de maintenance des puits. L’industrie est confrontée à d’importantes pressions haussières sur les coûts des intrants. Les coûts de forage et des services d’entretien des puits ont connu une hausse de 10 à 15 % au cours de l’hiver 2021-2022, et certains participants s’attendent à de nouvelles hausses d’ici la fin de l’année.
Pour ces raisons, les participants à la consultation estiment que les dépenses en immobilisations connaîtront une croissance modeste à moyen terme dans le secteur de l’énergie. Les exceptions notables sont deux grands projets de production pétrolière au large de Terre-Neuve-et-Labrador.
Notes
- 1. Les consultations se sont déroulées du 9 au 30 mai 2022. Les participants étaient des représentants de 13 sociétés pétrolières et gazières, et 3 analystes du secteur énergétique issus de banques à charte de Calgary. Durant la période de consultation, le cours du West Texas Intermediate et les prix pratiqués au carrefour Henry s’établissaient en moyenne à 110 $ US le baril et à 8,21 $ US le million d’unités thermiques britanniques (MBtu), respectivement.[←]
Le présent bulletin contient une synthèse de l’information qui a été obtenue dans le cadre d’entrevues réalisées par le personnel des bureaux régionaux de la Banque auprès des responsables d’une centaine d’entreprises, choisies en fonction de la composition du produit intérieur brut du secteur canadien des entreprises. Les données de cette enquête ont été recueillies par téléphone, par vidéoconférence et dans le cadre d’entrevues en personne entre le 9 et 27 mai 2022. Le solde des opinions peut varier entre +100 et -100. Les chiffres étant arrondis, le total des pourcentages n’est pas nécessairement égal à 100. Des précisions sur le questionnaire et les réponses obtenues sont présentées dans le site Web de la Banque du Canada. Les résultats de l’enquête constituent un condensé des opinions exprimées par les répondants et ne reflètent pas forcément le point de vue de la Banque du Canada.