Dans son premier discours depuis son arrivée à la Banque du Canada, la première sous-gouverneure Carolyn Rogers explique comment l’indépendance de la Banque et son obligation de rendre des comptes contribuent à établir et à maintenir la confiance du public.

La première sous-gouverneure Rogers prend la parole devant l’organisme Women in Capital Markets, à Toronto. Lisez le discours complet.

Notre indépendance est dans l’intérêt des Canadiens

La Banque du Canada doit être indépendante du secteur bancaire et de l’appareil politique pour pouvoir guider l’économie et servir au mieux les intérêts des Canadiens à long terme. C’est pourquoi la Loi sur la Banque du Canada établit les objectifs de la Banque, mais pas la manière dont cette dernière doit s’y prendre pour les atteindre.

Le cadre de conduite de la politique monétaire que nous renouvelons tous les cinq ans à travers une entente conclue avec le gouvernement du Canada est le meilleur exemple de cette indépendance. Ce cadre, qui a été renouvelé en 2021, établit une cible de maîtrise de l’inflation, mais laisse la Banque décider comment elle va atteindre cette cible. Cette approche nous a permis de maintenir le taux d’inflation près de la cible de 2 % en moyenne pendant 30 ans, ce qui a ancré les attentes d’inflation des Canadiens à la cible.

Le Conseil d’administration de la Banque compte douze administrateurs indépendants. Ces derniers n’interviennent pas dans les décisions de politique monétaire, mais ils recommandent des candidats pour les postes de gouverneur et de premier sous-gouverneur pour un mandat de sept ans. Cette durée assure une responsabilité et continuité au-delà des cycles électoraux.

La Banque a la latitude nécessaire pour agir indépendamment, adopter une perspective à long terme et prendre les décisions qui, selon elle, serviront au mieux les intérêts économiques des Canadiens. »

Nous sommes indépendants, mais nous devons aussi rendre des comptes

Statistique Canada publie l’indice des prix à la consommation tous les mois. Le public peut donc facilement suivre la performance de la Banque quant à son objectif de maintenir l’inflation à la cible.

Depuis l’adoption de la cible d’inflation de 2 %, nous avons communiqué nos objectifs plus souvent et plus clairement dans le Rapport sur la politique monétaire, des discours et des conférences de presse.

L’obligation de rendre des comptes de la Banque se traduit également par ce qui suit :

  • Le gouverneur et le premier sous-gouverneur témoignent régulièrement devant des comités parlementaires.
  • Aucun ministre n’a jamais fait usage de ce pouvoir, mais, en cas de divergence d’opinions entre le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque du Canada sur la politique monétaire à suivre, le ministre peut donner par écrit des instructions au gouverneur, qui seront déposées au Parlement.
  • Les activités de la Banque sont vérifiées chaque année par deux cabinets indépendants – aucune autre société d’État fédérale n’est soumise à cette exigence.
  • Le vérificateur général du Canada a l’autorité légale de procéder à l’examen et à la vérification de certaines activités et certains documents de la Banque.

La Banque s’entretient aussi avec les particuliers et les entreprises du Canada à propos d’un large éventail de questions. Elle a entre autres mené récemment des consultations à l’échelle du pays concernant le renouvellement de son cadre de politique monétaire.

Être à l’écoute de la population nous permet de nous améliorer et de mieux expliquer ce que nous faisons, d’une façon qui parle aux Canadiens. »

La confiance est essentielle – surtout en période d’incertitude

La Banque a pris des mesures exceptionnelles pour soutenir la population canadienne durant la pandémie de COVID-19. Elle a réduit le taux directeur pour l’établir à sa valeur plancher, acheté des obligations du gouvernement et s’est engagée à maintenir les taux à un bas niveau jusqu’à ce que l’économie se soit redressée.

Ces mesures ne visaient pas à soutenir les banques commerciales ou financer les dépenses publiques : elles ont été prises pour réduire les coûts d’emprunt des entreprises et des ménages canadiens.

Et quand nous avons pris ces mesures inhabituelles, nous avons intensifié nos efforts pour assurer leur transparence et les expliquer le plus clairement possible à la population. La nécessité de maintenir la confiance du public est d’autant plus grande dans un contexte d’incertitude élevée.

Les Canadiens avaient confiance en nous pour réagir avec force et conviction quand l’économie a eu besoin de soutien durant la pandémie, et ils comptent maintenant sur nous pour faire baisser l’inflation. Nous prenons cette confiance très au sérieux. Nous avons pris des mesures concrètes pour ramener l’inflation à la cible de 2 %. Il faudra continuer à relever les taux d’intérêt, mais nous surveillerons de près comment l’économie va réagir à ces hausses.

Nous sommes déterminés à ramener l’inflation à la cible. Nous avons les outils pour le faire et nos résultats passés montrent que nous en sommes capables. »

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