Le sous-gouverneur Toni Gravelle parle de la flambée des prix des produits de base observée ces deux dernières années, de son impact sur l’inflation, et de la réponse de la Banque du Canada.

Regardez la diffusion Web du discours du sous-gouverneur Toni Gravelle prononcé devant l’Association des économistes québécois. Lisez le discours complet.

Un choc qui a fait bondir les prix des produits de base

La Banque du Canada surveille les prix de différents produits de base, comme l’énergie, le bois d’œuvre et les produits agricoles. C’est un des moyens qu’elle utilise pour suivre l’inflation et ses conséquences pour les Canadiens.

Les prix des produits de base ont doublé ces deux dernières années, surtout à cause :

  • du bouleversement économique causé par la pandémie de COVID-19, ainsi que des problèmes de chaîne d’approvisionnement et du ralentissement de la production;
  • de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

En conséquence, les Canadiens paient beaucoup plus cher pour leurs achats de tous les jours, comme l’essence et l’épicerie. L’inflation se situe maintenant à 6,7 %, un sommet inégalé en trente ans.

Une période inhabituelle

Aussi incroyable que ça puisse paraître, la hausse des prix des produits de base pourrait être une bonne nouvelle. Le Canada exporte beaucoup de ces produits, notamment du pétrole et du gaz naturel. Quand leurs prix montent à l’échelle mondiale, le prix des exportations canadiennes doit suivre. Ce faisant, on injecte plus d’argent dans l’économie.

Mais, ça ne fait plus de doute : la période qu’on traverse est inhabituelle. Les investissements étrangers dans le secteur canadien de l’énergie ne sont pas aussi élevés que dans le passé, parce que les investisseurs s’attendent à ce que la demande de combustibles fossiles ralentisse à long terme. De plus, la valeur du dollar canadien n’augmente pas au même rythme que les prix des produits de base, comme elle le ferait normalement. Si le dollar était plus fort, il coûterait moins cher d’importer des biens. Et ça contribuerait à freiner la forte inflation qui touche tout le monde au pays.

Compte tenu de cette flambée des prix, certains se demandent si on risque de revivre la stagflation des années 1970. À cette époque, la hausse de l’inflation était accompagnée d’une faible croissance et d’un haut taux de chômage. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

  • La croissance du produit intérieur brut était de 6 % en moyenne dans la deuxième moitié de 2021, ce qui montre que l’économie tourne à plein régime.
  • Le taux de chômage est à un creux record de 5,2 %.

Aujourd’hui, la Banque affiche un solide bilan pour ce qui est de garder l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible, ce qui n’était pas le cas durant la période mouvementée des années 1970. Depuis l’adoption du régime de ciblage de l’inflation en 1991, l’inflation et les attentes d’inflation des Canadiens sont restées bien ancrées à la cible de 2 %.

Le ciblage de l’inflation a permis aux ménages et aux entreprises de consacrer moins de temps et d’énergie à essayer de compenser – ou d’esquiver – la hausse des prix à la consommation et des prix des intrants. »

La Banque s’adapte et s’ajuste

Depuis le début de la pandémie, la Banque s’adapte au contexte d’extrême incertitude qui règne au Canada et dans le monde. Il a été difficile de prévoir comment l’économie se comporterait face à une urgence sanitaire rarissime et une guerre en Europe de l’Est. Et certaines choses continuent de surprendre, comme la force et la persistance de l’inflation et des perturbations des chaînes d’approvisionnement.

La Banque surveille de près ce qui se passe sur divers fronts, notamment l’activité dans le secteur du logement, les problèmes de chaîne d’approvisionnement et les dépenses de consommation. Elle ajuste constamment ses modèles et ses projections. Et elle est résolue à ramener l’inflation à la cible en ajustant le taux directeur avec autant de force qu’il le faut.

Bref, avec la demande qui augmente plus vite que la capacité de l’économie, ça prend des taux d’intérêt plus élevés pour freiner l’inflation. Comme on l’a déjà dit : l’économie est capable de le prendre. »

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