La sous-gouverneure Sharon Kozicki parle de l’importance que les différences de revenu, de richesse et d’endettement entre les ménages revêtent pour l’économie, et de ce que la Banque du Canada aura à l’œil à mesure que les taux d’intérêt augmenteront.
Comment les différences entre les ménages peuvent amplifier les chocs
Quand un choc comme la pandémie de COVID-19 frappe l’économie, certains ménages éprouvent plus de difficultés que d’autres. Les effets subis par différents ménages dépendent souvent de caractéristiques comme l’âge, le genre et le niveau de revenu. Et ces différences de caractéristiques peuvent amplifier les effets des mesures budgétaires et monétaires mises en place en réponse au choc.
Notre capacité à suivre la réaction de différents groupes de ménages face à l’évolution économique nous a aidés à orienter nos mesures de politique monétaire pendant la pandémie. Elle a aussi été cruciale pour notre évaluation des vulnérabilités des ménages et des risques qui pèsent sur le système financier.
Comme les autres banques centrales, la Banque du Canada établit la politique monétaire pour l’ensemble de l’économie. Mais ça ne veut pas dire que nos décisions touchent tout le monde de la même façon. Et ça ne veut pas dire non plus que nos décisions se répercutent de la même façon dans l’économie, sans égard aux caractéristiques et à la situation des gens qui en font partie. »
Les effets inégaux de la pandémie sur les ménages
La plupart des gens qui pouvaient télétravailler pendant la pandémie ont conservé leur emploi et ont connu peu d’interruptions de revenu, voire aucune. En même temps, les mesures instaurées pour contenir le virus ont durement frappé certains secteurs, comme ceux de la restauration, de l’hébergement, des voyages et du divertissement, où beaucoup de travailleurs ont perdu leur revenu. Les employés faiblement rémunérés ont été les plus touchés, en particulier les femmes et les jeunes.
La pandémie a produit des effets plus importants et plus inégaux sur l’emploi que les récessions passées. Malgré cela, beaucoup de ménages – toutes tranches de revenu confondues – sortent de la crise en meilleure posture financière. Cette situation est attribuable aux mesures de soutien exceptionnelles mises en place pendant la pandémie ainsi qu’aux occasions limitées de dépenser lors des confinements. Un autre facteur important a été la reprise vigoureuse de l’ensemble du marché du travail.
Malgré ces évolutions favorables, il subsiste toutefois d’importants risques, comme le niveau d’endettement relativement élevé des ménages et la forte inflation.
En fait, comme l’inflation est élevée et que l’économie tourne de nouveau à pleine capacité, nous avons relevé notre taux directeur début mars, en précisant que nous nous attendions à ce qu’il doive encore augmenter. En même temps, nous allons surveiller de près les changements liés à la situation financière des ménages, en nous servant des données et des outils qui nous ont été utiles tout au long de la pandémie.
Notre objectif principal et notre résolution inébranlable sont de ramener l’inflation à la cible de 2 %. Nous avons pris des mesures en ce sens et continuerons à le faire. Et nous sommes prêts à agir avec fermeté. »
De meilleures données mènent à de meilleures décisions
Nous n’allons pas seulement présumer que les ménages sont en bonne position pour absorber les hausses de taux à venir. Nous avons investi dans de riches capacités en matière d’exploitation des données afin de mieux comprendre les différences entre les ménages. Les informations que nous en tirons vont éclairer nos réflexions. Nous serons ainsi plus en mesure d’agir avec confiance, en gérant les risques à mesure qu’ils se présentent.