Le gouverneur Tiff Macklem parle de l’examen du cadre de politique monétaire de la Banque du Canada et de l’entente avec le gouvernement fédéral visant le renouvellement de la cible d’inflation de 2 %.

Regardez le gouverneur Macklem s’adresser à l’Empire Club of Canada par vidéoconférence. Lisez le discours complet.

Le ciblage de l’inflation nous a bien servi

Le cadre de ciblage flexible de l’inflation du Canada a permis de garder l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible pendant plusieurs décennies. Il s’est avéré adaptable et résilient face aux changements et aux crises économiques, notamment celle causée par la pandémie de COVID‑19. Les ménages et les entreprises ont ainsi pu mieux planifier pour l’avenir. Il a aussi protégé le pouvoir d’achat des Canadiens à faible revenu et à revenus fixes. La population a également profité de taux de chômage plus bas en moyenne.

Notre cadre de politique monétaire a assuré la prospérité des Canadiens en gardant l’inflation moyenne très près de 2 % pendant 30 ans. Le ciblage flexible de l’inflation est bien compris et largement appuyé par la population canadienne. »

L’examen et le renouvellement du cadre

Avec le gouvernement fédéral, nous examinons tous les cinq ans dans quelle mesure le cadre a bien servi les Canadiens. Pour ce faire, nous étudions la situation économique actuelle. Et nous évaluons si des changements pourraient être apportés au cadre pour mieux favoriser la prospérité économique et financière du pays.

Ce processus est important, car :

  • il donne à l’entente une légitimité démocratique;
  • il établit des principes clairs pour la Banque et renforce son indépendance opérationnelle;
  • il permet aux Canadiens de tenir la Banque responsable d’atteindre les objectifs de politique monétaire convenus dans l’entente.

Dans le cadre du présent renouvellement, la Banque a évalué attentivement quels seraient les meilleurs moyens de surmonter les deux grands défis qui se posent actuellement pour la politique monétaire :

  • la faiblesse des taux neutres dans le monde, c’est-à-dire le fait que les banques centrales ont moins de marge de manœuvre pour abaisser leur taux directeur si elles font face à d’importants chocs négatifs et doivent recourir plus souvent à d’autres outils de politique monétaire;
  • les incertitudes entourant le marché du travail, c’est-à-dire les répercussions importantes des changements structurels qui s’opèrent sur ce marché au Canada, notamment l’évolution démographique, la numérisation, la mondialisation et les changements dans la nature du travail.

Comparer différentes approches

Cette fois, nous avons effectué une évaluation comparative afin de peser les avantages et les inconvénients de notre régime actuel de ciblage flexible de l’inflation par rapport aux suivants :

  • le ciblage de l’inflation moyenne;
  • un double mandat consistant à cibler à la fois l’inflation et l’emploi;
  • le ciblage du produit intérieur brut nominal (niveau et croissance);
  • le ciblage du niveau des prix.

Nous avons également mené de vastes consultations auprès de la population canadienne. Les participants nous ont dit qu’il était important pour eux que l’inflation soit basse, stable et prévisible. Ils nous ont aussi fait savoir que des considérations liées à l’emploi et au marché du travail devraient être prises en compte dans la politique monétaire – comme c’est le cas actuellement. L’économie doit arriver au plein emploi pour que l’inflation atteigne la cible et s’y maintienne.

Les résultats de nos modèles économiques, simulations et consultations publiques ont montré qu’il est difficile de trouver mieux que le ciblage flexible de l’inflation, que ce soit en théorie ou en pratique.

L’entente renouvelée

En fin de compte, le gouvernement et la Banque ont convenu que la meilleure contribution que la politique monétaire puisse apporter au bien-être des Canadiens est de rester axée sur la stabilité des prix.

Selon l’entente de 2022-2026, la pierre angulaire de notre cadre reste une cible d’inflation de 2 % à l’intérieur d’une fourchette de maîtrise allant de 1 à 3 %. L’entente précise aussi que nous continuerons d’utiliser la flexibilité du cadre pour rechercher activement le niveau d’emploi durable maximal, c’est-à-dire le niveau d’emploi le plus élevé qui peut être atteint sans déclencher une hausse de l’inflation.

L’objectif central de la politique monétaire est de maintenir l’inflation à un niveau bas et stable au fil du temps. Nous indiquerons clairement comment nous continuerons d’utiliser la flexibilité du cadre et notre ensemble élargi d’outils de politique monétaire, quand les circonstances le justifieront, pour réagir aux changements économiques au pays et dans le monde.

Cette entente assure la continuité et la clarté du cadre, en plus de le renforcer pour gérer les réalités du monde dans lequel nous vivons. Et c’est ce qu’il nous faut aujourd’hui et demain pour préserver la prospérité des Canadiens. »

Le gouverneur Macklem répond aux questions des journalistes après son discours.

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