La Banque du Canada maintient le taux directeur et ses indications prospectives

La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher de ¼ %. Le taux officiel d’escompte demeure à ½ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ¼ %. La Banque continue de fournir des indications prospectives exceptionnelles relativement à la trajectoire du taux du financement à un jour. Elle poursuit la phase de réinvestissement, gardant son portefeuille global d’obligations du gouvernement du Canada assez stable.

L’économie mondiale continue de se remettre des effets de la pandémie de COVID-19. La croissance économique s’est accélérée aux États-Unis, tirée par la consommation, tandis qu’elle se modère dans d’autres régions, après un troisième trimestre vigoureux. L’inflation a enregistré de nouvelles hausses dans de nombreux pays, reflétant la forte demande de biens conjuguée aux problèmes d’approvisionnement qui durent encore. Le nouveau variant omicron du virus a entraîné un resserrement des restrictions de voyage dans beaucoup de pays ainsi qu’une baisse des prix du pétrole, et a engendré un regain d’incertitude. Les conditions financières accommodantes continuent de soutenir l’activité économique.

Au Canada, la croissance économique a avoisiné 5½ % au troisième trimestre, comme prévu. Combiné à une révision à la baisse des chiffres du deuxième trimestre, ce résultat porte le niveau du PIB à environ 1½ % en deçà d’où il était au dernier trimestre de 2019, avant que la pandémie éclate. Au troisième trimestre, la croissance a été tirée par un rebond de la consommation, particulièrement dans les services, du fait que les restrictions ont été davantage assouplies et les taux de vaccination plus élevés ont fait augmenter la confiance. Les goulots d’étranglement persistants du côté de l’offre ont continué d’entraver la croissance d’autres composantes du PIB, y compris les exportations hors produits de base et les investissements des entreprises.

Des indicateurs économiques récents donnent à penser que l’économie a connu un essor considérable au début du quatrième trimestre. Les gains généralisés au chapitre de l’emploi ces derniers mois ont ramené le taux d’emploi essentiellement au niveau d’avant la pandémie. Le nombre de postes vacants reste élevé et la croissance des salaires s’est accélérée. L’activité sur le marché du logement était en train de se modérer, mais semble reprendre de la vigueur, notamment du côté des reventes. Les inondations dévastatrices en Colombie-Britannique et les incertitudes soulevées par le variant omicron pourraient peser sur la croissance en aggravant les perturbations des chaînes d’approvisionnement et en réduisant la demande de certains services.

L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) est élevée et les contraintes d’approvisionnement mondiales se répercutent sur les prix d’un plus large éventail de biens. Les effets de ces contraintes sur les prix prendront vraisemblablement un certain temps à se dissiper en raison des retards d’approvisionnement accumulés jusqu’ici. Les prix de l’essence, qui avaient grandement contribué à la montée de l’inflation mesurée par l’IPC, ont récemment diminué. En même temps, les mesures de l’inflation fondamentale ont peu changé depuis septembre. La Banque s’attend encore à ce que l’inflation mesurée par l’IPC demeure élevée dans la première moitié de 2022 et redescende vers 2 % dans la seconde. Elle surveille de près les attentes d’inflation et les coûts de main-d’œuvre pour s’assurer que les forces faisant grimper les prix n’ont pas, en fin de compte, une influence durable sur l’inflation.

Le Conseil de direction juge que, compte tenu de la marge de capacités excédentaires qui subsiste, l’économie doit continuer de recevoir un appui considérable de la politique monétaire. Nous restons engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que ces capacités excédentaires se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Selon la projection d’octobre de la Banque, cela se produirait au deuxième ou au troisième trimestre de 2022. Nous procurerons le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre la cible d’inflation.

Note d’information

La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 26 janvier 2022. La Banque publiera sa projection complète pour l’économie et l’inflation, ainsi qu’une analyse des risques connexes, dans le Rapport sur la politique monétaire qui paraîtra également à cette date.

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