Discount Rates, Debt Maturity, and the Fiscal Theory

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Depuis la Grande Récession, les achats massifs d’obligations d’État à long terme sont devenus essentiels pour les banques centrales à travers le monde. Dès lors, la compréhension de l’incidence de ces opérations suscite un vif intérêt, tout particulièrement lorsque les pays concernés sont soumis à des pressions budgétaires – en raison de l’aggravation du déficit et de l’augmentation de la dette publique – et que les taux d’intérêt à court terme avoisinent leur valeur plancher.

Nous examinons comment les opérations visant à changer l’échéance moyenne du portefeuille d’obligations d’État influent sur le risque de ce portefeuille et soulignons l’importance des changements apportés aux politiques monétaire et budgétaire pour comprendre les effets sur l’économie.  Nous postulons que la prise en compte des primes de risque sur les obligations permet au portefeuille en question d’avoir une incidence sur l’inflation. Ce résultat ne peut être obtenu que dans un contexte où la banque centrale réagit de façon passive à l’inflation et où l’autorité budgétaire réagit faiblement au niveau d’endettement. Cette situation semble caractériser les politiques publiques menées aux États-Unis depuis la Grande Récession.

Dans le but de quantifier cette théorie, nous utilisons un modèle néokeynésien répliquant d’importantes caractéristiques de la structure par terme des taux d’intérêt, de l’échéance des titres de dette, et des fluctuations macroéconomiques de l’économie américaine. Il est particulièrement important de générer une prime de terme nominale réaliste afin d’évaluer le changement de risque du portefeuille lié aux variations de l’échéance des titres de dette. Un choc correspondant à l’incidence des programmes d’assouplissement quantitatif sur l’échéance moyenne des titres de dette réduit l’inflation attendue et diminue la production. Ces effets persistent au cours des trimestres suivants.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2021-58