Evaluating the Effects of Forward Guidance and Large-scale Asset Purchases
Entre les mois de décembre 2008 et 2015, le Comité de l’open market de la Réserve fédérale a mis en place deux mesures de politique monétaire non traditionnelles (indications prospectives et achats massifs d’actifs) pour stimuler l’activité économique.
Bien que ces deux politiques soient généralement annoncées ensemble, leur influence sur la courbe de rendement et la macroéconomie s’exerce par différents canaux. Quand la Réserve fédérale fournit des indications prospectives – c’est-à-dire quand elle informe le public de l’orientation probable de la politique monétaire à brève échéance –, les particuliers et les entreprises se servent de cette information pour prendre des décisions de dépenses et d’investissement. Quand la Réserve fédérale achète des titres à long terme, cela compense les perturbations subies par les intermédiaires financiers privés et alimente les flux de crédit de ces intermédiaires aux entreprises.
Dans ce document, je propose une nouvelle méthode pour déterminer et estimer séparément les effets macroéconomiques des indications prospectives et des achats massifs d’actifs lors de chaque annonce du Comité de l’open market. Je construis un modèle macrofinancier et montre, sur les plans tant qualitatif que quantitatif, que les indications prospectives et les achats massifs d’actifs ont des effets contraires sur la courbe de rendement. Plus précisément, les indications prospectives influent sur les rendements des bons du Trésor de toutes les échéances, l’effet maximal étant observé lorsque l’échéance avoisine les 20 mois. En revanche, les achats massifs d’actifs ont un effet maximal sur les termes les plus longs, mais augmentent les rendements quand les échéances sont rapprochées. C’est pourquoi le recours à cette politique devrait toujours être assorti d’indications prospectives.
Ensuite, je minimise l’écart entre le changement dans la courbe de rendement prévu par le modèle et la variation observée dans une période de 30 minutes entourant les annonces de la Réserve fédérale, pour estimer les chocs de politique monétaire relatifs aux achats massifs d’actifs et aux indications prospectives lors de chaque annonce. Puis, je quantifie l’influence de chaque annonce sur la macroéconomie en déterminant la contribution de chacune des deux politiques. Mes estimations donnent à penser que les achats massifs d’actifs ont davantage d’effet sur la production et l’inflation que les indications prospectives.