What to Target? Insights from a Lab Experiment

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Cette étude compare les performances de la banque centrale en matière de stabilisation de l’inflation sous plusieurs alternatives de cadre de politique monétaire en utilisant une expérience en laboratoire. Dans cette expérience, un groupe de participants doit prédire le taux d’inflation de période en période dans une économie artificielle régie par un modèle économique simple. Dans cette économie, la banque centrale ajuste le taux d’intérêt en fonction de l’évolution de l’inflation qui est déterminée par des chocs externes qui tendent à faire baisser l’inflation et les prédictions d’inflation des participants. Trois régimes de politique monétaire sont considérés. Dans le premier, le ciblage de l’inflation, la banque centrale cherche à atteindre un taux d’inflation donné à chaque période. Dans le second, la banque centrale cible la moyenne des taux d’inflation passés sur une période donnée, ce qui lui permet de dépasser sa cible d’inflation temporairement pour compenser des taux d’inflation passés plus faibles que cette cible. Dans le troisième, la banque centrale cherche à maintenir  le niveau général des prix sur une trajectoire de croissance qui correspond à sa cible d’inflation. Une politique de communication renforcée autour de la cible d’inflation est aussi explorée.

Cette étude amène plusieurs résultats. Cibler l’inflation moyenne permet de stabiliser l’inflation autour de sa cible presque aussi bien que cibler directement le niveau général des prix, qui est une alternative peu réaliste en pratique. Ce résultat est permis car les participants parviennent à se coordonner pour former des anticipations d’inflation en utilisant des règles simples mais qui intègrent les performances passées en matière d’objectif d’inflation. Cependant, ce résultat est sensible à la spécification exacte du cadre de politique monétaire. En particulier, si la banque centrale cherche à lisser l’inflation sur une trop longue période, les participants ont davantage de mal à former des anticipations compatibles avec la moyenne d’inflation sur toute la période et cela crée davantage de volatilité dans l’inflation. Par ailleurs, renforcer la communication autour de la cible, surtout lors de chocs qui éloignent temporairement l’inflation de cette cible, ne semble jouer que sur l’ancrage des anticipations d’inflation à plus long terme et cet effet est modeste.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2021-53