Payment Habits During COVID-19: Evidence from High-Frequency Transaction Data
Dans cette étude, on utilise des données transactionnelles à haute fréquence pour évaluer la façon dont les habitudes de paiement des consommateurs se sont adaptées à la pandémie de COVID-19. Comprendre les changements dans les habitudes de paiement est important pour suivre l’évolution de la demande d’argent comptant. Ça nous permet aussi de voir à quel point les données transactionnelles sont fiables pour évaluer l’état de l’économie.
Nous utilisons un ensemble complet de données sur les retraits aux guichets automatiques et les transactions par carte de débit aux points de vente provenant de deux fournisseurs d’infrastructures de paiement au Canada, soit Interac Corp. et le Système automatisé de compensation et de règlement (SACR). Nous élaborons des mesures quotidiennes des habitudes de paiement, comme la proportion des transactions réalisées en liquide et la valeur moyenne par transaction. L’ensemble de données nous permet de calculer le nombre et la valeur des transactions où la carte du client (ou détenteur) et la machine utilisée, par exemple le guichet automatique ou le terminal au point de vente, appartiennent à la même enseigne bancaire. Au moyen de régressions simples avec variable nominale et de modèles de projection locale, nous évaluons comment ces indicateurs des habitudes de paiement ont changé tout au long de la pandémie.
Nos résultats montrent que, durant la pandémie, les consommateurs ont modifié leur comportement afin d’éviter les allées et venues fréquentes pour des retraits d’argent et des achats aux points de vente. À la place, ils ont préféré faire des opérations moins nombreuses, mais de montants plus élevés. Ils ont aussi fait des retraits plus modestes comparativement à la valeur des paiements par carte, et un nombre moins élevé de transactions liquides que de transactions par carte, ce qui pourrait être indicatif d’un usage réduit de l’argent comptant aux points de vente. Les consommateurs ont également fait davantage de retraits aux guichets automatiques de leur institution financière qu’aux guichets d’autres enseignes. Enfin, nous montrons que les estimations de l’activité économique basées exclusivement sur les données de cartes de débit pourraient être trompeuses si on omet de tenir compte des changements dans les habitudes de paiement. Selon nos estimations, les paiements par carte de débit auraient pu nous amener à surestimer la croissance des dépenses de consommation de 7 points de pourcentage au cours de la pandémie.