La Banque du Canada maintient le taux directeur et ses indications prospectives, et ajuste le programme d’assouplissement quantitatif
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher de ¼ %. Le taux officiel d’escompte demeure à ½ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ¼ %. La Banque continue à fournir des indications prospectives exceptionnelles relativement à la trajectoire du taux du financement à un jour, auxquelles son programme d’assouplissement quantitatif s’ajoute tout en les renforçant. Nous ajustons ce programme de manière à viser un rythme cible de 2 milliards de dollars par semaine. Cet ajustement reflète les progrès qui continuent d’être réalisés sur la voie de la reprise et la confiance accrue de la Banque dans la vigueur des perspectives de l’économie canadienne.
L’économie mondiale se remet fermement de la pandémie de COVID-19 et la vaccination continue de progresser, en particulier dans les économies avancées. Cependant, la relance reste très inégale et dépend toujours de l’évolution du virus. La récente propagation de nouveaux variants devient plus préoccupante, surtout dans les régions où les taux de vaccination demeurent bas.
La croissance du PIB mondial devrait atteindre 7 % cette année et ensuite se modérer pour avoisiner 4½ % en 2022 et s’établir à un peu plus de 3 % en 2023. Cette prévision est légèrement plus élevée que celle présentée dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) publié en avril par la Banque, et reflète essentiellement les perspectives plus favorables de l’économie américaine. Les conditions financières mondiales restent très accommodantes. La demande en hausse soutient les cours plus élevés du pétrole, alors que les prix des produits de base non énergétiques demeurent à un haut niveau. Le taux de change Canada–États-Unis a peu varié depuis avril.
Au Canada, la troisième vague de la pandémie a freiné la croissance au deuxième trimestre. Toutefois, la diminution du nombre de cas, les progrès de la vaccination et l’assouplissement des restrictions laissent entrevoir un fort redressement durant la seconde moitié de l’année. La Banque s’attend maintenant à une croissance du PIB d’environ 6 % en 2021 – un rythme un peu plus lent que prévu en avril –, mais elle a revu à la hausse sa projection pour 2022, qui atteint 4½ %, et anticipe une croissance de 3¼ % en 2023.
La consommation devrait être le moteur de la reprise, à mesure que les ménages se remettront à consommer plus normalement. Nous prévoyons par contre un léger recul de l’activité sur les marchés du logement par rapport aux sommets historiques atteints. La demande internationale plus forte devrait soutenir une solide reprise des exportations. La hausse de la demande intérieure et étrangère, ainsi que l’amélioration de la confiance, stimuleront les investissements des entreprises. L’emploi a une fois de plus commencé à rebondir et nous nous attendons à ce que les segments du marché du travail les plus durement touchés enregistrent de forts gains au fil de la réouverture de l’économie. Cependant, le rythme de la reprise variera d’un secteur et d’une personne à l’autre, et l’embauche des travailleurs qualifiés pour occuper les emplois disponibles pourrait prendre un certain temps. En raison des séquelles des confinements et des changements structurels en cours au sein de l’économie, les estimations de la production potentielle et du moment où l’écart de production se résorbera sont particulièrement incertaines.
En mai, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) était de 3,6 %, alimentée par des facteurs temporaires, dont les effets de glissement annuel, les prix plus élevés de l’essence ainsi que les goulots d’étranglement liés à la pandémie observés durant la réouverture des économies. Les mesures de l’inflation fondamentale ont aussi augmenté, mais moins que l’IPC. La demande pour certains services à forte proximité rebondit plus vite que l’offre, ce qui fait augmenter les prix, dont le niveau était bas. Les contraintes transitoires d’offre pour l’expédition et les perturbations de la chaîne de valeur des semi-conducteurs font également monter les prix des automobiles et d’autres biens. Compte tenu des prix élevés de l’essence et des goulots d’étranglement qui persistent du côté de l’offre, l’inflation va probablement rester au-dessus de 3 % tout au long de la seconde moitié de l’année et revenir vers 2 % en 2022, à mesure que les déséquilibres à court terme diminuent et que l’importante marge globale de capacités excédentaires dans l’économie tire l’inflation vers le bas. Les facteurs qui font grimper l’inflation sont passagers, mais leur persistance ainsi que leur ampleur sont incertaines et seront suivies de près.
Le Conseil de direction juge qu’une marge de capacités excédentaires considérable subsiste dans l’économie canadienne et que la reprise doit continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. Nous restons engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que ces capacités excédentaires se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Selon la projection de juillet de la Banque, cela se produirait au cours de la seconde moitié de 2022. La Banque poursuit son programme d’assouplissement quantitatif afin de renforcer cet engagement et de garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement. Les décisions au sujet de tout autre ajustement du rythme des achats nets d’obligations seront guidées par l’évaluation en continu que fait le Conseil de direction de la robustesse et de la durabilité de la reprise. Nous continuerons de procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation.
Note d’information
La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 8 septembre 2021. La nouvelle projection pour l’économie et l’inflation ainsi qu’une analyse des risques connexes seront publiées dans le RPM que la Banque fera paraître le 27 octobre 2021.