La Banque du Canada vise à maintenir l’inflation autour de 2 %.

13 décembre 2021 : Voici le nouveau cadre de conduite de la politique monétaire du Canada. Découvrez comment la Banque du Canada maîtrise l’inflation et favorise la prospérité économique et financière du pays.

La raison d’être de la cible d’inflation

En tant que banque centrale du pays, la Banque du Canada a pour mandat de favoriser la prospérité économique des Canadiens. Le ciblage de l’inflation est ce qui lui permet de garder l’augmentation des prix à un niveau bas, stable et prévisible – une chose essentielle au bon fonctionnement de l’économie. Et quand les consommateurs et les entreprises savent que l’inflation ne leur réservera pas de surprises, ils peuvent prendre des décisions financières à long terme, ce qui stimule la croissance économique moyenne et l’emploi.

Les débuts

À la fin des années 1970 et tout au long des années 1980, l’inflation était un gros problème au Canada. Le taux annuel a même dépassé 12 % en 1981. Le gouvernement fédéral et la Banque ont tenté par divers moyens de réduire graduellement l’inflation. En 1991, ils ont adopté une nouvelle approche, soit de viser un taux de 2 %. Leur but était d’atteindre cette cible avant la fin de 1995.

Non seulement cette approche a fonctionné, mais elle a aussi créé de bonnes conditions économiques dans l’ensemble. Le gouvernement et la Banque ont donc renouvelé leur entente sur le ciblage de l’inflation à la fin de 1995 et encore plusieurs fois depuis.

Grâce au ciblage de l’inflation, la hausse des prix au pays se situe autour de 2 % en moyenne depuis les 30 dernières années. En conséquence, les consommateurs et les entreprises ont accès à des taux d’emprunt bas et stables.

Les principes

L’expérience a montré que l’inflation a tendance à rester autour de la cible de 2 % quand l’économie fonctionne presque à plein régime, c’est-à-dire quand l’offre et la demande de biens et services sont à peu près équilibrées.

  • Si la demande est plus forte que l’offre, l’inflation peut dépasser la cible.
  • Si la demande est moins forte que l’offre, l’inflation peut descendre sous la cible.

La Banque mène sa politique monétaire de façon à ce que l’économie puisse tourner presque à plein régime en tout temps. Son principal outil est le taux directeur, aussi appelé le taux cible du financement à un jour. C’est le taux d’intérêt auquel elle souhaite que les grandes banques se prêtent de l’argent au jour le jour.

Il est important de distinguer la politique monétaire de la politique budgétaire :
  • La politique monétaire désigne les moyens qu’utilise la banque centrale pour contrôler la quantité de monnaie en circulation et ainsi favoriser le bon fonctionnement de l’économie.
  • La politique budgétaire désigne les moyens qu’utilise le gouvernement pour augmenter ou réduire les dépenses publiques et les impôts.

Les effets

Supposons que l’économie produit moins que sa capacité et que l’inflation est en train de descendre sous la cible. Pour gérer la situation, la Banque peut réduire son taux directeur. Cette décision a divers effets :

  1. Les autres taux d’emprunt, comme les taux des prêts hypothécaires et auto, ont aussi tendance à diminuer.
  2. Plus les prêts sont abordables, plus les ménages et les entreprises sont portés à dépenser et à investir, ce qui stimule la demande.
  3. La hausse de la demande fait monter la production de l’économie, ce qui aide l’inflation à remonter vers la cible.

La situation inverse peut aussi se produire. Si la demande est trop forte et dépasse ce que l’économie est capable de produire, la Banque peut relever son taux directeur pour empêcher l’inflation de passer au-dessus de la cible. On observe alors les effets suivants :

  1. Les autres taux d’intérêt ont tendance à monter.
  2. Il devient plus coûteux d’emprunter et donc la demande tend à diminuer.
  3. La baisse de la demande fait diminuer la production de l’économie, ce qui aide l’inflation à redescendre vers la cible.

Il faut habituellement entre 18 et 24 mois pour que les effets d’une modification du taux directeur se fassent sentir dans tous les secteurs de l’économie. C’est pourquoi la Banque fonde ses décisions sur l’inflation qu’elle anticipe dans deux ans plutôt que sur l’inflation actuelle.

Le taux de change réagit lui aussi aux modifications du taux directeur. Cet effet se répercute à son tour sur la demande des importations et des exportations :
  • Lorsque la Banque abaisse le taux directeur, la valeur de notre monnaie peut diminuer et nos exportations deviennent alors moins coûteuses à l’étranger.
  • Lorsque la Banque relève le taux directeur, la valeur de notre monnaie peut augmenter, ce qui fait monter le coût de nos exportations.
Apprenez-en plus sur la monnaie flottante du Canada.

L’importance de la flexibilité

Les prix peuvent monter et descendre pour toutes sortes de raisons. Par exemple, les conditions météo extrêmes peuvent faire gonfler les prix de l’épicerie ou de l’essence. L’inflation reste donc rarement à 2 % pile pendant très longtemps, même quand l’économie est stable. Pour cette raison, la Banque se donne une marge de manœuvre en plaçant sa cible au milieu d’une fourchette de 1 à 3 %.

La Banque regarde la situation économique dans son ensemble pour prendre ses décisions de politique monétaire. C’est parce que ces décisions peuvent avoir des conséquences notamment sur l’endettement des ménages, un facteur qui peut déstabiliser le système financier. Voilà pourquoi la Banque mène une politique monétaire flexible. Par exemple, elle peut décider de modifier le taux directeur plus graduellement si elle juge que cela permettrait d’éviter de rendre le système financier plus vulnérable à un grand choc économique.

Une approche équilibrée

La Banque se préoccupe tout autant d’un taux d’inflation qui descend au-dessous de la cible que d’un taux qui la dépasse.

  • Quand les prix montent trop vite, on n’en a plus autant pour son argent. Cette perte de pouvoir d’achat affecte le niveau de vie de tout le monde, surtout ceux qui ont des revenus fixes.
  • Quand l’inflation se trouve au-dessous de la cible, c’est le signe que l’économie est en difficulté : la production de biens et de services est faible et il y a moins d’emplois.

La cible de 2 % a fait ses preuves : elle favorise l’équilibre et la croissance de l’économie pour que les Canadiens puissent envisager l’avenir avec confiance.

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