La Banque du Canada maintiendra le taux directeur au niveau actuel jusqu’à l’atteinte de l’objectif d’inflation, et elle poursuit son programme d’assouplissement quantitatif

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La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher de ¼ %. Le taux officiel d’escompte demeure donc à ½ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ¼ %. La Banque poursuit également son programme d’assouplissement quantitatif en effectuant des achats à grande échelle d’obligations du gouvernement du Canada, à raison d’au moins 5 milliards de dollars par semaine. Les programmes de liquidité à court terme annoncés par la Banque depuis mars pour améliorer le fonctionnement des marchés ont les effets escomptés, et comme les tensions sur les marchés se sont atténuées, l’utilisation de ces programmes a diminué. Les programmes d’achat d’obligations provinciales et d’obligations de sociétés se poursuivront tels qu’annoncés. La Banque se tient prête à ajuster ses programmes si les conditions du marché le justifient.

Bien que la réouverture des économies soit amorcée, les perspectives à l’échelle mondiale et canadienne sont extrêmement incertaines étant donné l’évolution imprévisible de la pandémie de COVID-19. Pour cette raison, la Banque présente dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) de juillet un scénario intermédiaire de croissance mondiale et canadienne plutôt que ses projections économiques habituelles. Ce scénario s’appuie sur les hypothèses énoncées dans le RPM, dont celle qu’il n’y aura pas de deuxième vague à grande échelle du virus.

Après une chute abrupte pendant la première moitié de 2020, l’activité économique mondiale se redresse. Ce retour à la croissance est attribuable à l’assouplissement des mesures de confinement qu’il a fallu mettre en place pour ralentir la progression du coronavirus, combiné à des efforts exceptionnels de relance budgétaire et monétaire. En conséquence, les conditions financières se sont améliorées. Les prix de la plupart des produits de base, qui étaient très bas, ont augmenté, notamment ceux du pétrole. Selon le scénario intermédiaire, l’économie mondiale se contracte d’environ 5 % dans l’ensemble en 2020, puis progresse d’à peu près 5 % en moyenne en 2021 et en 2022. Le moment et le rythme de la reprise sont différents d’une région à l’autre, et pourraient être entravés par une recrudescence des infections ainsi que par la capacité limitée de certains pays à contenir le virus ou à soutenir leur économie.

La reprise de l’économie canadienne s’est amorcée avec la réouverture d’entreprises qui avaient dû fermer pour limiter la propagation du virus. Selon les estimations, l’activité économique aurait chuté de 15 % au deuxième trimestre par rapport au niveau observé à la fin de 2019. Il s’agit du plus important recul de l’activité depuis la Grande Dépression, mais d’un recul tout de même beaucoup moins marqué que ne le laissaient entrevoir les scénarios les plus pessimistes présentés dans le RPM d’avril. Des mesures de politique budgétaire et monétaire fermes et nécessaires ont été prises pour soutenir le revenu et maintenir l’accès au crédit, ce qui a amorti la chute et jeté les bases de la reprise. Depuis le début de juin, le gouvernement a annoncé le lancement d’autres programmes de soutien et la prolongation de programmes existants.

On observe des signes précurseurs d’un rebond initial de l’emploi et de la production attribuable à la réouverture d’entreprises et à la demande refoulée. Dans le scénario intermédiaire, environ 40 % des effets de l’effondrement de l’activité observés durant la première moitié de l’année s’inversent au troisième trimestre. La Banque s’attend à ce que la reprise de l’économie ralentisse par la suite, la pandémie continuant d’influer sur la confiance et le comportement des consommateurs et l’économie devant s’ajuster à des défis structurels. Ainsi, dans le scénario intermédiaire, le PIB réel diminue de 7,8 % en 2020, puis renoue avec la croissance, qui atteint 5,1 % en 2021 et 3,7 % en 2022. La Banque prévoit que des capacités excédentaires subsisteront dans l’économie étant donné le décalage entre la reprise de la demande et celle de l’offre, ce qui exercera des pressions désinflationnistes considérables.

L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) est près de zéro, ayant diminué sous l’effet du fort recul de composantes comme l’essence et les services de voyage. Les mesures de l’inflation fondamentale utilisées par la Banque se sont inscrites en baisse, quoique de façon beaucoup moins marquée que l’IPC, et se situent maintenant entre 1,4 et 1,9 %. L’inflation devrait rester faible avant d’augmenter graduellement et de se rapprocher de 2 %, à mesure que l’effet modérateur induit par les bas prix de l’essence et d’autres incidences temporaires se dissipe et que la demande se redresse, réduisant les capacités excédentaires de l’économie.

Pendant la transition de la réouverture à la récupération, des mesures de politique monétaire exceptionnelles devront continuer de soutenir l’économie. Le Conseil de direction maintiendra le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. De plus, pour renforcer cet engagement et garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement, la Banque poursuit ses achats à grande échelle d’obligations du gouvernement du Canada à raison d’au moins 5 milliards de dollars par semaine. Ce programme d’assouplissement quantitatif, qui rend le crédit plus abordable pour les ménages et les entreprises, se poursuivra jusqu’à ce que la reprise soit bien engagée. Pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation, la Banque est prête à accentuer la détente monétaire si cela s’avère nécessaire.

Note d’information

La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 9 septembre 2020. La nouvelle projection pour l’économie et l’inflation ainsi qu’une analyse des risques connexes seront publiées dans le RPM que la Banque fera paraître le 28 octobre 2020.

Type(s) de contenu : Médias, Communiqués
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