Les mesures prises par la Banque du Canada pour maintenir le fonctionnement des marchés financiers pendant la crise de la COVID-19 aideront à bien préparer le terrain pour la reprise. Le sous-gouverneur Toni Gravelle explique comment cela se passera. Il parle aussi de la décision d’hier de laisser le taux directeur inchangé.

Le sous-gouverneur Gravelle prend virtuellement la parole devant la Chambre de commerce du Grand Sudbury.

Le taux directeur reste inchangé

Nous avons décidé de maintenir le taux directeur à 0,25 %.

La Banque est intervenue rapidement

Lorsque la pandémie de COVID-19 est survenue, les marchés se sont sentis envahis par l’incertitude parce qu’il ne savaient pas quelle serait l’ampleur ni la durée du ralentissement économique.

Quand les marchés vivent de l’incertitude, ils cessent de fonctionner normalement. Cette situation peut interrompre les flux de crédit dont dépendent les ménages et les entreprises.

La Banque a pris rapidement des mesures énergiques pour que les marchés continuent à bien fonctionner. Ces mesures ont permis aux ménages et aux entreprises d’obtenir le financement dont ils ont besoin pour traverser la crise.

Il restera important que les marchés continuent à jouer leur rôle quand nous sortirons de la crise et connaîtrons une reprise. Ils aideront alors à transmettre les effets de notre taux directeur très bas à tous les pans de l’économie.

Il faudra que le système financier continue à bien fonctionner pour que nos mesures puissent bénéficier aux particuliers et aux entreprises. »

Préserver les flux de crédit

Le système financier joue mieux son rôle lorsque les particuliers, les entreprises, les gouvernements et des institutions financières comme les banques disposent des fonds nécessaires pour leurs opérations quotidiennes. Cette situation, c’est ce qu’on appelle la « liquidité ».

Normalement, la liquidité ne manque pas.

Mais en temps de crise, tout le monde veut des fonds, tandis que peu de gens sont prêts à acheter des actifs. En effet, on a tendance alors à penser qu’il vaut mieux garder ce qu’on a et attendre des jours meilleurs. Cette attitude provoque un assèchement de la liquidité et complique, pour les particuliers, les entreprises et les gouvernements, l’accès aux fonds nécessaires.

Lorsque le système financier ne réussit pas à fournir de la liquidité à ceux qui en ont besoin et que le crédit ne circule pas, les conséquences d’un choc économique aussi énorme que celui causé par la pandémie de COVID-19 risquent d’être pires et la reprise peut prendre plus de temps.

La Banque s’est servi de différents outils :

  • pour améliorer le financement des banques et les aider ainsi à continuer à prêter aux particuliers et aux entreprises;
  • pour améliorer la liquidité et le fonctionnement d’une série de marchés essentiels, en acquérant des actifs financiers, par exemple des obligations, en échange de fonds.

Puisque le problème touchait l’ensemble du système, la Banque du Canada a vite réagi en instaurant toute une série de programmes. »

Les marchés reviennent à la normale

Parce que nos mesures ont consisté à augmenter la liquidité en achetant des actifs financiers, le bilan de la Banque a grossi. Ce n’est pas la première fois que les banques centrales font grossir leur bilan pour répondre à un besoin de liquidité. En fait, c’est une des raisons de leur existence : elles fournissent de la liquidité à l’économie en jouant le rôle de prêteur de dernier ressort.

De nombreux marchés financiers importants qui avaient manifesté de fortes tensions semblent maintenant mieux fonctionner :

  • Leur liquidité s’est améliorée et les banques ont un bien meilleur accès au financement.
  • Un grand nombre de nos programmes sont de moins en moins utilisés, car les conditions sur les marchés se stabilisent.

Ce sont des résultats préliminaires, mais ils sont encourageants.

Regardez le sous-gouverneur Gravelle répondre aux questions des médias après son discours.

Notre décision d’hier

Compte tenu de ces signes encourageants, nous avons annoncé hier que nous réduisons certaines de nos opérations sur les marchés. Nos autres programmes – comme ceux prévoyant des achats massifs de titres du gouvernement fédéral et des provinces – restent inchangés.

Nous voyons aussi des signes nous laissant penser que l’impact sur l’activité économique des mesures visant à contenir la propagation de la COVID-19 a atteint son sommet.

Les mesures de soutien prises par le gouvernement remplacent le revenu perdu par de nombreux travailleurs qui ont été licenciés ou qui travaillent moins d’heures qu’avant. Des sondages montrent aussi que beaucoup de personnes ayant perdu leur emploi s’attendent à réintégrer leur poste.

Il reste quand même beaucoup de risques et d’incertitudes. La situation va dépendre en grande partie du rythme du déconfinement, et de la réaction du Canada et d’autres pays à d’éventuelles nouvelles vagues de COVID-19.

L’orientation de la politique monétaire de la Banque dépendra en bonne partie de l’évolution de l’équilibre entre ce que l’économie peut offrir et ce que la population demande, car cela va se répercuter sur les perspectives de l’inflation. »

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