Découvrez les conséquences de la COVID‑19 pour la stabilité financière au Canada et les mesures prises par les autorités publiques.

La COVID‑19 représente un choc sans précédent pour l’économie canadienne. Les ménages, les entreprises et les gouvernements ont besoin d’un système financier qui fonctionne bien pour pouvoir en gérer les effets et soutenir une reprise robuste. Dans la présente livraison de la Revue du système financier, nous mettons en lumière les répercussions de la pandémie sur la stabilité financière et expliquons comment les mesures prises récemment par la Banque du Canada et d’autres autorités aident les Canadiens durant cette période très difficile.

La pandémie s’est répercutée sur la stabilité financière du pays par la voie de nombreux canaux.

L’incertitude a engendré des tensions financières généralisées

La COVID‑19 est une grave menace pour la santé de la population, et les mesures prises pour freiner sa propagation ont réduit l’activité économique. De plus, le Canada doit composer avec la chute des prix mondiaux du pétrole, qui est survenue alors que beaucoup d’entreprises du secteur de l’énergie étaient encore en train de se remettre du choc des cours pétroliers de 2014-2016.

Au début, l’incertitude concernant la gravité éventuelle de la situation a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers, ce qui a causé une ruée généralisée vers la liquidité et rendu difficile la vente d’actifs. Les mesures prises par les autorités publiques contribuent à :

  • restaurer le fonctionnement des marchés;
  • s’assurer que les institutions financières disposent de suffisamment de liquidités;
  • donner aux entreprises et aux ménages canadiens accès au crédit dont ils ont besoin.

Soutenir l’économie

Depuis le début de la pandémie, la Banque a établi et élargi divers mécanismes et programmes d’achat pour faire face aux problèmes de fonctionnement et de confiance des marchés. Ces interventions semblent porter leurs fruits :

  • l’accès aux liquidités s’est grandement amélioré sur les principaux marchés financiers qui montraient des signes de tensions importantes;
  • bon nombre de ces programmes sont maintenant moins utilisés qu’ils ne l’étaient à leur début.

Faire face aux effets des mesures de confinement

La COVID‑19 a durement touché un grand nombre de ménages et d’entreprises, en particulier ceux qui sont très endettés ou qui ont des réserves de liquidités peu élevées. Les mesures vigoureuses et ciblées instaurées par les gouvernements, les organismes de réglementation et la Banque soutiennent le système financier canadien. Durant cette période, les mesures d’urgence qui fournissent un revenu de base aux ménages et aident les entreprises à obtenir du crédit s’avèrent cruciales.

Pour sa part, la Banque est intervenue : 

  • en abaissant le taux directeur à 0,25 %;
  • en soutenant les flux de crédit destinés aux ménages et aux entreprises;
  • en renforçant la transmission de la politique monétaire pour que les bas taux directeurs puissent être répercutés sur le coût des emprunts.

Nous continuerons d’évaluer les effets de ces mesures, et pouvons ajuster l’ampleur de ces programmes en fonction de l’évolution des conditions sur les marchés.

Notre objectif à court terme est d’aider les ménages et les entreprises du pays à traverser cette période. Notre objectif à long terme est de jeter des bases solides pour une reprise de l’emploi et de la croissance.

Stephen S. Poloz, gouverneur

Les mesures des autorités publiques aident le système financier à absorber le choc

Le système financier fournit les services d’octroi de crédit et de liquidité ainsi que les services de paiement et de règlement nécessaires pour faire face aux répercussions économiques de la COVID‑19 et faciliter la reprise. Les principales institutions financières du Canada sont suffisamment solides pour composer avec ces conditions difficiles, y compris les perturbations opérationnelles.

Les six grandes banques canadiennes ont d’importantes réserves de fonds propres et de liquidités ainsi que des portefeuilles d’actifs diversifiés, et elles bénéficient de la protection offerte par un système robuste d’assurance prêt hypothécaire. Par ailleurs, le personnel de la Banque a analysé deux scénarios. Le premier montre que grâce à l’adoption de mesures énergiques, les banques sont en bonne posture pour gérer les conséquences du choc. D’après le second, sans ces mesures, les banques s’en sortiraient beaucoup moins bien, ce qui entraînerait des effets négatifs notables sur l’offre de crédit aux ménages et aux entreprises.

La reprise pourrait suivre diverses trajectoires, comme l’illustre le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Les autorités devront prendre des mesures souples et les adapter en conséquence.

Lorsque la crise sanitaire mondiale a commencé, nous disposions d’une économie vigoureuse et d’un système financier résilient. C’est ce qui va soutenir la reprise. Mais nous savons que le niveau d’endettement va augmenter, de sorte que la bonne combinaison de politiques économiques est également importante.

Stephen S. Poloz, gouverneur

La Revue du système financier est produite sous la supervision du Conseil de direction de la Banque du Canada, qui réunit Stephen S. Poloz, Carolyn A. Wilkins, Timothy Lane, Lawrence Schembri, Paul Beaudry et Toni Gravelle.

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