Le sous-gouverneur Lawrence Schembri explique comment le cadre de politique monétaire du Canada – qui combine une cible d’inflation et un taux de change flottant – s’est avéré le plus durable de l’après-guerre.

Regardez la diffusion du discours prononcé par le sous-gouverneur Schembri devant l’Economics Society of Northern Alberta. Lisez le discours complet.

Un demi-siècle d’expérience

Le Canada a un régime de changes flottants depuis plus longtemps que tout autre pays. Cette approche a contribué à :

  • maintenir l’inflation à un niveau bas et stable;
  • enregistrer une croissance forte et durable de la production et de l’emploi;
  • faire que l’économie s’ajuste aux variations des prix des produits de base.

Près de 40 pays, dont le Canada, ont réussi à mener une politique monétaire indépendante et à maîtriser l’inflation grâce à la latitude que leur donnait leur taux de change flottant. »

Lawrence L. Schembri, sous-gouverneur

Les atouts de notre monnaie flottante

Pour le Canada et beaucoup d’autres économies ouvertes, l’adoption d’un taux de change flottant déterminé par le marché aura été bénéfique. Le dollar flottant comporte quatre principaux avantages.

Une politique monétaire indépendante

Les économies ouvertes et axées sur le commerce, comme celle du Canada, sont exposées aux tempêtes économiques mondiales. Le régime de changes flottants nous donne de la marge de manœuvre pour mener la politique monétaire et maîtriser l’inflation selon nos propres besoins.

Un meilleur ajustement aux chocs extérieurs

La valeur de notre dollar est étroitement liée aux prix du pétrole et d’autres produits de base. Or lorsqu’un choc survient, qu’il s’agisse d’une guerre commerciale mondiale ou d’une récession chez un de nos principaux partenaires commerciaux, les prix des produits de base sont généralement les premiers touchés.

  • Par exemple, beaucoup d’emplois ont disparu des provinces productrices de pétrole pendant le choc pétrolier de 2014, mais le fait d’avoir laissé le dollar suivre la baisse du prix de l’or noir a entraîné la création d’encore plus d’emplois dans le secteur manufacturier et d’autres secteurs exportateurs.
  • En fait, la Banque estime que 900 000 emplois n’auraient jamais vu le jour si elle avait relevé les taux d’intérêt pour soutenir le dollar.

Une politique claire et efficace

Du fait que la politique monétaire ne vise qu’à maintenir l’inflation à un niveau bas et stable, le rôle du taux de change s’est précisé : il amortit les chocs extérieurs, surtout les variations des prix des produits de base.

Un secteur financier qui se développe

Le taux de change flottant du Canada a contribué à diversifier et à rendre plus accessibles les marchés financiers et les institutions financières. Il favorise ainsi la libre circulation des capitaux et le commerce. De plus, il améliore la transmission des décisions sur le taux directeur à l’ensemble de l’économie.

Vers 2021 : renouveler le cadre de la politique monétaire du Canada

L’entente quinquennale sur la cible de maîtrise de l’inflation que la Banque du Canada a conclue avec le gouvernement du Canada comporte deux volets : une cible d’inflation de 2 % et un taux de change flottant.

  • Nous la passons actuellement au peigne fin pour arriver à remplir au mieux notre objectif de stabilité des prix, qui contribue à une croissance durable de la production et de l’emploi au pays. Cette entente sera renouvelée en 2021.
  • Dans ce contexte, nous échangeons avec le milieu universitaire et d’autres banques centrales, ainsi qu’avec divers intervenants du secteur privé et des Canadiens qui s’intéressent à la question.

Nous n’allons pas modifier le régime de changes flottants qui est intégré à notre cadre de politique monétaire. Cependant, il nous revient d’examiner régulièrement même les régimes les plus performants pour vérifier qu’ils servent bien les intérêts des Canadiens. »

Lawrence L. Schembri, sous-gouverneur

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