Bien que les différends commerciaux internationaux contribuent au ralentissement des exportations et des investissements des entreprises, la création d’emplois et les revenus augmentent. C’est tout particulièrement le cas dans le secteur des services, qui connaît une croissance rapide au pays. Dans un discours prononcé à Iqaluit, le gouverneur Poloz discute des implications pour le Canada.
La croissance du commerce ralentit
Les différends commerciaux et la tendance à relocaliser la production ralentissent la croissance du commerce mondial. Les entreprises avaient pris l’habitude de délocaliser leur production. Maintenant, elles ont de plus en plus tendance à rapatrier leur production ou à la localiser près des clients.
- Délocalisation : les entreprises réduisaient leurs coûts en transférant leurs unités de production dans des pays à bas salaires
- Relocalisation : l’automatisation et l’augmentation des salaires dans des pays comme la Chine encouragent certaines entreprises à réinstaller leurs unités de production dans leur propre pays ou dans des pays voisins, notamment pour les rapprocher des clients ou des consommateurs
Les économies continuent toujours d’évoluer. Par exemple, en Chine, les salaires ont augmenté de façon constante grâce à la mondialisation. Et cette montée des coûts de main-d’œuvre dissuade dans une certaine mesure les entreprises des économies avancées d’y transférer leur production. »
Stephen S. Poloz, gouverneur
Mais au Canada, le commerce des services est en plein essor
L’an dernier, les exportations de services du Canada ont augmenté plus rapidement que celles de biens. Par exemple, les exportations ont affiché près de 10 % de croissance annuelle, ou même plus, dans les secteurs suivants :
- services financiers
- tourisme
- télécommunications, services informatiques et d’information
- gestion des droits de propriété intellectuelle
Les statistiques ne rendent pas compte totalement de l’apport des services
Le commerce des services est difficile à suivre et son poids est probablement sous-estimé. Par exemple, la valeur de nombreux produits manufacturés peut tenir dans une large mesure à des services dont le coût est caché dans le prix de ces produits. Selon certaines estimations, les services pourraient en fait représenter jusqu’à 30 % de la valeur des biens exportés.
De nombreuses entreprises achètent aujourd’hui des services d’infonuagique pour gérer leurs opérations administratives. Il y a peu de temps encore, elles auraient plutôt investi dans du matériel et des logiciels et embauché des spécialistes pour s’occuper de ces fonctions. En se procurant des services d’infonuagique, les entreprises évitent ces dépenses et augmentent ainsi leur productivité. C’est, de toute évidence, bénéfique à l’économie, et pourtant, les statistiques traditionnelles font état d’une chute des investissements et des échanges. »
Stephen S. Poloz, gouverneur
Les risques associés aux conflits commerciaux
L’incertitude nuit aux investissements
L’incertitude entourant les règles du commerce mondial a abouti à l’annulation pure et simple de projets d’investissement. Même si cette incertitude disparaissait du jour au lendemain, les entreprises concernées ne pourraient pas revenir en arrière et une partie du tort qui a été fait ces deux dernières années ne pourrait être réparé.
Le coût des droits de douane
Quand un pays impose des droits à l’importation, ce sont ses consommateurs et ses entreprises qui les paient. Nos recherches démontrent que ces mesures font à la fois baisser la production économique et augmenter les prix. Les entreprises exportatrices touchées par l’imposition de droits de douane ne manquent pas d’inciter leur gouvernement à des représailles et, en fin de compte, c’est l’économie mondiale qui en souffre.
La conclusion d’une paix commerciale redynamiserait l’économie mondiale. »
Stephen S. Poloz, gouverneur
Et l’avenir?
Notre économie a de nombreux atouts :
- une main-d’œuvre instruite et diversifiée qui s’accroît grâce à l’immigration
- un portefeuille d’accords commerciaux bien établis
- des ressources naturelles qui forment une base économique solide
Le Canada saura profiter de ces atouts en continuant de s’engager pour l’ouverture du commerce mondial et en encourageant ses provinces et territoires à commercer plus librement entre eux.
Et en gardant l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible, nous allons continuer de favoriser la prospérité économique des Canadiens.
Les données économiques récentes cadrent globalement avec nos attentes, à savoir que cette période prolongée de croissance inférieure à son niveau potentiel se révélera passagère. »
Stephen S. Poloz, gouverneur