The Productivity Slowdown in Canada: An ICT Phenomenon?
Nous cherchons à déterminer si une baisse de la contribution des technologies de l’information et des communications (TIC) à la croissance de la productivité pourrait expliquer le ralentissement de la productivité observé au Canada depuis le début des années 2000. À cette fin, nous examinons plusieurs méthodes visant à cerner les canaux par lesquels les TIC pourraient avoir une incidence sur l’accroissement de la productivité globale. Une approche s’inspirant de Cette et autres (2015), axée sur l’utilisation du capital TIC, est ainsi envisagée. Nous étudions également des modèles bisectoriels, notamment une approche simple intégrant des effets liés à l’usage et à la production, et une méthode revenant à Oulton (2012), qui fait ressortir le rôle d’une croissance relativement faible des prix des TIC. Cette méthode se fonde toutefois sur des hypothèses audacieuses concernant la structure de l’économie, dont certaines ne concordent pas du tout avec les données canadiennes. Nous proposons donc un modèle différent, qui repose sur des hypothèses moins restrictives, mais qui rend quand même compte de divers canaux (effets liés à la production, à l’intensification du capital et aux prix). D’après nos résultats, les TIC contribuent encore à la croissance de la productivité, mais dans une moindre mesure, et le ralentissement de la productivité tient en partie à cette diminution. Il semble toutefois y avoir un certain décalage, puisque la croissance de la productivité a ralenti au début des années 2000, alors que la contribution des TIC n’aurait commencé à décliner que vers le déclenchement de la Grande Récession. Force est donc de conclure que si les TIC n’ont joué qu’un rôle mineur, voire aucun, dans le ralentissement initial de la productivité, elles constituent un facteur déterminant dans sa progression modérée depuis les débuts de la récession.