Swedish Riksbank Notes and Enskilda Bank Notes: Lessons for Digital Currencies

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Cette étude se penche sur l’expérience de la Suède en ce qui a trait à la circulation de billets émis par l’État et par des banques privées afin de déterminer dans quelle mesure le cas suédois s’apparente à la situation qui prévalait au Canada et aux États-Unis. Le cas de la Suède est intéressant, puisque les billets d’État y circulent depuis plus de 350 ans, soit avant la mise en circulation des billets de banques privées. Plusieurs différences sont relevées entre les trois pays : 1) les billets des banques privées suédoises étaient sûrs, ce qui n’était pas toujours le cas de leurs équivalents canadiens et américains; 2) à l’inverse, il est arrivé que la sûreté des billets d’État suédois soit défaillante, alors que celle des billets canadiens et américains s’est toujours avérée; 3) les billets de banques privées en Suède constituaient une monnaie uniforme, même en l’absence d’intervention de l’État, alors qu’au Canada et aux États-Unis, les pouvoirs publics ont dû agir pour assurer l’uniformité monétaire; 4) dans les trois pays, les billets de banques privées ont circulé en même temps que ceux émis par l’État jusqu’à ce que des mesures publiques soient prises pour les éliminer de la circulation. L’analyse des expériences suédoise, canadienne et américaine amène à conclure qu’il en irait de même pour les monnaies fiduciaires numériques : elles ne seront entièrement sûres que s’il y a intervention de l’État. De plus, l’introduction d’une monnaie numérique émise par l’État ne chassera pas les monnaies numériques privées existantes et n’empêchera pas l’émergence de nouvelles monnaies privées. Une intervention des autorités sera probablement nécessaire pour faire des monnaies numériques privées et de la monnaie émise par l’État une monnaie uniforme.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2018-27