Résultats de l’enquête du 1er trimestre | Vol. 11.1 | 9 avril 2018
La présente enquête porte sur les changements survenus dans les pratiques de prêt au premier trimestre de 2018. Elle a été réalisée entre le 5 février et le 2 mars 2018.
Conditions de prêt aux ménages
Contexte
Au premier trimestre de 2017, la Banque a enrichi son enquête par l’ajout de questions sur les conditions de prêt aux ménages, en complément de l’information recueillie au sujet du crédit aux entreprises. Comme nous avons accumulé des données d’enquête sur le crédit aux ménages pendant une année complète, nous allons commencer à publier les résultats combinés (crédit aux entreprises et crédit aux ménages) dans l’Enquête auprès des responsables du crédit. Cette enquête bonifiée donne une perspective plus globale des conditions de prêt au Canada.
Les nouvelles questions sont semblables à celles qui concernent les entreprises : elles portent sur les aspects tarifaire et non tarifaire des prêts ainsi que sur la demande de crédit au cours des trois mois écoulés. Les questions se répartissent entre prêts hypothécaires et prêts non hypothécaires. Pour le moment, 18 institutions participent à cette partie de l’enquête consacrée aux ménages1.
Résultats
- Au premier trimestre de l’année, les conditions d’octroi des prêts aux ménages ont fait l’objet d’un durcissement général lié aux prêts hypothécaires et assimilés (Graphique 1)2.
- Ce resserrement fait suite aux changements apportés récemment aux critères de souscription (ligne directrice B-20)3 qui ont surtout eu une incidence sur les modalités non tarifaires4 applicables aux prêts hypothécaires à faible rapport prêt-valeur (RPV)5 et aux lignes de crédit garanties par l’avoir propre foncier (Graphique 2)6. Quant aux modalités tarifaires des prêts hypothécaires, elles se sont resserrées elles aussi, les écarts de taux entre les taux hypothécaires et le taux de base ayant augmenté7.
- La demande de prêts hypothécaires à faible RPV et de lignes de crédit garanties par l’avoir propre foncier a légèrement augmenté dans l’ensemble. Certaines institutions ont signalé une baisse, due aux changements apportés à la ligne directrice B-20. D’autres ont fait état d’une hausse, en évoquant les demandes soumises intentionnellement avant les modifications réglementaires, ainsi que le relèvement attendu des taux d’intérêt. Les répondants prévoient un repli de la demande de prêts hypothécaires à faible RPV et de lignes de crédit garanties par l’avoir propre foncier au prochain trimestre. En ce qui a trait aux prêts hypothécaires à RPV élevé, la demande est en diminution continue depuis l’instauration des modifications réglementaires à l’automne 2016.
- S’agissant des prêts non hypothécaires, et plus particulièrement des prêts automobiles, le léger resserrement des modalités tarifaires observé a été contrebalancé par un assouplissement des modalités non tarifaires (Graphique 3). Les modalités tant tarifaires que non tarifaires des autres prêts à la consommation n’ont pratiquement pas changé.
- Le fléchissement de la demande de crédit non hypothécaire au premier trimestre est lié aux prêts automobiles.
Graphique 1 : Le durcissement des conditions de prêt aux ménages est lié aux prêts hypothécaires et assimilés
Graphique 2 : Les changements apportés à la ligne directrice B-20 ont touché principalement les modalités non tarifaires des prêts hypothécaires à faible rapport prêt-valeur et des lignes de crédit garanties par l'avoir propre foncier
Graphique 3 : S'agissant des prêts automobiles, les modalités tarifaires se sont durcies, tandis que les modalités non tarifaires se sont assouplies
Conditions de prêt aux entreprises
- Les résultats de l’enquête donnent à penser que les conditions générales du crédit aux entreprises se sont encore quelque peu assouplies au premier trimestre de 2018 (Graphique 4), en raison surtout du relâchement des modalités tarifaires (Graphique 5). Les modalités non tarifaires sont restées à peu près inchangées depuis le léger assouplissement enregistré au quatrième trimestre de 2016.
- L’assouplissement des modalités tarifaires continue d’être entretenu par l’intensification de la concurrence à laquelle se livrent les prêteurs pour attirer les grandes sociétés.
- Les conditions du crédit sont demeurées les mêmes pour les petites entreprises et les sociétés commerciales depuis le quatrième trimestre de 2016 et le second trimestre de 2017, respectivement.
- La demande de crédit a augmenté au premier trimestre de 2018, soit le deuxième trimestre d’affilée.
- L’accès aux marchés de capitaux s’est légèrement amélioré pour les grandes sociétés, quelle que soit leur catégorie de risque.
Graphique 4 : Les conditions générales de prêt aux entreprises se sont assouplies au 1er trimestre de 2018
Graphique 5 : L’assouplissement tient principalement aux modalités tarifaires des prêts aux grandes sociétés
- 1. La section sur les entreprises englobe les réponses de 17 institutions.[←]
- 2. À noter que le solde des opinions révèle uniquement le sens du changement net dans les conditions de prêt par rapport au trimestre précédent; il ne donne pas d’indication quant à son ampleur.[←]
- 3. Le site du Bureau du surintendant des institutions financières renferme un complément d’information à ce sujet.[←]
- 4. Les modalités non tarifaires des prêts visant les ménages portent, par exemple, sur les paiements minimaux et les plafonds de crédit.[←]
- 5. Le marché hypothécaire canadien peut se diviser entre les segments des prêts à RPV élevé et faible. On considère que le RPV d’un prêt hypothécaire est élevé lorsqu’il dépasse 80 %, et faible, en deçà de 80 %. Les prêteurs sous réglementation fédérale sont tenus de faire assurer les prêts à RPV élevé.[←]
- 6. Ce résultat est comparable au durcissement des modalités non tarifaires observé au premier trimestre de 2017, qui tenait aux modifications réglementaires visant les prêts hypothécaires à RPV élevé entrées en vigueur à l’automne 2016.[←]
- 7. Le coût du crédit représente l’écart par rapport aux taux de base plutôt que le niveau des taux.[←]