Low Inflation in Advanced Economies: Facts and Drivers
Depuis la crise financière mondiale, l’inflation fondamentale s’est maintenue en deçà de la cible dans la plupart des économies avancées. Dernièrement, elle s’est inscrite en baisse dans plusieurs de ces économies, malgré la diminution graduelle de la marge de capacités excédentaires qui s’y opère. Dans cette note, nous examinons les évolutions récentes de l’inflation fondamentale dans les économies avancées et distinguons des dynamiques particulières selon les régions. Dans bon nombre des économies avancées hors États-Unis, le recul de l’inflation fondamentale, qui se manifeste depuis 2016, résulte principalement de l’évolution des prix des biens — vraisemblablement en raison de la baisse des prix à l’exportation de la Chine et de l’appréciation passée des taux de change. Aux États-Unis, par contre, la baisse de l’inflation fondamentale s’est amorcée en 2017 et tient pour l’essentiel au recul des prix des services et non des biens. Nous estimons qu’environ les deux tiers du fléchissement de l’inflation fondamentale dans ce pays pourraient être attribuables à des facteurs idiosyncratiques peu susceptibles de persister, et le tiers restant, à des facteurs plus durables. Nous analysons ensuite dans quelle mesure la faiblesse persistante de l’inflation depuis la crise peut s’expliquer par des facteurs communs à l’ensemble des économies avancées. Il se dégage de nos résultats que les facteurs mondiaux ne semblent pas jouer un rôle notable dans la dynamique de l’inflation fondamentale mais demeurent d’importants déterminants de l’inflation globale par leurs effets sur l’accroissement des prix des biens, notamment de l’énergie. Enfin, nous étudions brièvement la relation entre les capacités excédentaires au sein de l’économie et l’inflation. Nous constatons que la relation entre l’écart de production et l’inflation fondamentale, bien que ténue, demeure positive dans les économies avancées et que les capacités excédentaires présentes dans les économies seraient responsables d’une part non négligeable de la faiblesse de l’inflation enregistrée depuis la crise. De plus, nous observons que le lien entre l’écart de production et l’inflation est plus marqué dans le cas des prix des services compris dans la mesure de l’inflation fondamentale que dans celui des prix des biens pris en compte dans cette mesure.