L’économie canadienne affiche des signes encourageants, selon la première sous-gouverneure Wilkins
Maintenant que l’ajustement à la baisse des cours pétroliers est essentiellement terminé, on observe des signes encourageants de la diversification de la croissance à l’échelle des secteurs et des régions, a déclaré aujourd’hui la première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Mme Carolyn A. Wilkins, lors de son intervention devant le groupe The Associates de l’Asper School of Business.
Dans son discours, Mme Wilkins a expliqué que la croissance est plus susceptible d’être durable à moyen terme si ses sources sont diversifiées. C’est cet horizon de moyen terme que les responsables de la formulation de la politique monétaire de l’institution prennent en compte au moment d’établir le taux directeur de manière à atteindre la cible d’inflation de 2 % visée par la Banque.
« Bien qu’une généralisation de la croissance soit souhaitable, la politique monétaire n’a pas directement le pouvoir de l’influencer, et ce n’est pas l’objectif de la Banque de le faire. Nous ciblons un taux d’inflation de 2 % », a-t-elle souligné.
La première sous-gouverneure a axé ses propos sur la diversification des sources de croissance sous trois perspectives : les progrès accomplis concernant l’ajustement à la baisse des prix du pétrole, le nombre de branches d’activité en croissance et l’évolution du marché du travail.
Le rebond des dépenses en immobilisations dans le secteur pétrolier et gazier témoigne des progrès réalisés dans l’ajustement à la baisse des prix du pétrole, et vient soutenir une nouvelle poussée des investissements des entreprises. Autre signe de ces progrès : la hausse de la demande des consommateurs dans les provinces où le secteur de l’énergie est fortement présent. De plus, les modèles de la Banque du Canada laissent entrevoir une plus grande diversification de l’activité à l’échelle des provinces cette année, corroborant ainsi les résultats de la dernière enquête sur les perspectives des entreprises menée par l’institution.
« Ce qu’il y a d’encourageant, c’est que la croissance n’est pas stimulée que par quelques branches d’activité clés », a observé Mme Wilkins. Les données montrent que plus de 70 % des secteurs sont en expansion et que le marché du travail continue de s’améliorer.
Toutefois, les capacités excédentaires au sein de l’économie maintiennent l’inflation en deçà de la cible visée par la Banque et des risques continuent de peser sur les perspectives, a fait remarquer la première sous-gouverneure.
Elle a ajouté que, pour respecter son objectif en matière d’inflation, la Banque doit tenir compte non seulement de la conjoncture, mais aussi de l’évolution future des conditions économiques.
« Au volant de votre auto, lorsque vous apercevez un feu rouge au loin, vous relâchez tranquillement l’accélérateur afin de ralentir en douceur, a illustré Mme Wilkins. Vous évitez d’appliquer brusquement les freins au dernier moment. Il en va de même pour la conduite de la politique monétaire, qui nécessite d’anticiper ce qui nous attend plus loin sur la route. »