Les risques pesant sur la stabilité financière sont essentiellement inchangés et les vulnérabilités des ménages demeurent une importante préoccupation
Le niveau de risque global pesant sur le système financier du Canada demeure essentiellement inchangé par rapport à ce qu’il était il y a six mois, selon ce qu’a indiqué aujourd’hui la Banque du Canada dans la Revue du système financier (RSF). La Banque continue d’attirer l’attention sur deux vulnérabilités principales associées aux ménages canadiens : le niveau élevé d’endettement des ménages et les déséquilibres sur le marché du logement. Une troisième vulnérabilité persistante est le potentiel de fragilité de la liquidité des marchés de titres à revenu fixe.
Néanmoins, le système financier canadien demeure résilient, alors que l’économie du pays s’améliore et que les réformes financières lancées au Canada et ailleurs dans le monde progressent.
Depuis juin, la proportion de ménages fortement endettés a continué d’augmenter dans de nombreuses villes canadiennes, en particulier dans la région du Grand Toronto. À l’échelle du pays, les prix des logements continuent de monter par rapport aux revenus, bien que d’importantes disparités régionales persistent. Les déséquilibres sur certains marchés régionaux du logement accroissent la probabilité que des chocs économiques négatifs puissent faire chuter les prix.
Les nouvelles règles fédérales de financement du logement ainsi que d’autres politiques touchant le secteur du logement atténueront avec le temps l’accumulation de ces vulnérabilités, ce qui modérera l’activité dans ce secteur et améliorera la qualité des nouveaux prêts hypothécaires. Ces mesures auront une incidence en particulier sur les villes où les prix des logements sont les plus élevés par rapport aux revenus, comme Vancouver, Toronto et Calgary, mais elles auront aussi d’importants effets à l’échelle nationale.
« Ces mesures macroprudentielles contribueront à améliorer la qualité sous-jacente des dettes des ménages avec le temps, ainsi qu’à renforcer les exigences de fonds propres et les critères d’établissement des prix applicables aux institutions financières, ce qui rendra ces dernières plus résilientes aux chocs à l’avenir », a affirmé le gouverneur de la Banque du Canada, M. Stephen S. Poloz. « En conséquence, ces politiques aideront à atténuer les risques pesant sur la stabilité financière avec le temps. »
Compte tenu des vulnérabilités du secteur des ménages recensées dans la RSF, le risque le plus important demeure des tensions financières dans le secteur des ménages et une correction marquée des prix des logements, risque qui serait déclenché par une hausse marquée et durable du chômage à l’échelle du pays. La probabilité que ce risque se matérialise demeure faible, cependant.
Les autres principaux risques sont une brusque hausse des taux d’intérêt à long terme causée par une augmentation des primes de risque dans le monde, des tensions émanant de la Chine et d’autres pays émergents, ainsi qu’une faiblesse prolongée des cours des produits de base.
La livraison de décembre renferme aussi trois rapports rédigés par des spécialistes de la Banque :
- La surveillance du secteur bancaire parallèle au Canada : une approche hybride
- La montée des sociétés de financement hypothécaire au Canada : avantages et vulnérabilités
- La réforme des marchés des dérivés de gré à gré au Canada : vers des marchés plus résilients