L’économie canadienne se reconstruit, mais des vents contraires subsistent, selon le gouverneur Poloz
Après le revers causé par la chute des cours du pétrole, l’économie canadienne est de nouveau en voie de renouer avec une croissance durable et équilibrée, même si elle fait encore face à des vents contraires, a déclaré aujourd’hui le gouverneur de la Banque du Canada, M. Stephen S. Poloz. Dans un discours prononcé devant la Chambre de commerce du Grand Charlottetown, le gouverneur a passé en revue certains des principaux indicateurs que la Banque suit de près, au moment où l’économie se reconstruit dans le sillage de la Grande Récession.
Dans l’ensemble, les exportations hors énergie affichent une bonne tenue. Selon les résultats de l’enquête de la Banque sur les perspectives des entreprises publiés ce printemps, les firmes qui bénéficient du renforcement de la demande américaine commencent à ressentir des pressions sur leur capacité de production, ce qui indique qu’elles pourraient bientôt devoir accroître leurs investissements. « À l’extérieur du secteur de l’énergie, les perspectives relatives aux investissements sont prometteuses », a expliqué le gouverneur Poloz.
La Banque surveille également les tendances en matière de création de nouvelles entreprises au Canada. De nombreuses entreprises exportatrices ont cessé leurs activités durant la récession, mais certains signes précurseurs laissent entrevoir une reprise de la création de firmes, a fait remarquer M. Poloz.
La baisse du taux directeur opérée en janvier a contribué à une détente des conditions financières au Canada. La Banque estime qu’un ménage qui a renouvelé un prêt hypothécaire de 100 000 dollars économiserait environ 250 dollars en paiements d’intérêts cette année. Dans le cas des entreprises ayant des contrats d’exportation en dollars américains déjà signés, une baisse de 3 cents du taux de change se traduirait par des rentrées de liquidités additionnelles totalisant entre 15 et 20 milliards de dollars en 2015.
À l’heure actuelle, le choc des prix du pétrole continue d’avoir un effet net négatif sur l’économie. « Bien qu’il subsiste un risque que les prix du pétrole plus bas aient une incidence plus marquée, les signaux que nous avons captés jusqu’à maintenant nous portent à croire que les répercussions du choc se font sentir plus vite qu’il était prévu initialement, mais qu’elles ne sont pas plus importantes. »
Les divers chocs qu’a subis l’économie au cours de la dernière année ont compliqué la tâche de la Banque quand il s’agit de juger de la tendance sous-jacente de l’inflation. « Selon notre meilleur jugement actuel, la tendance sous-jacente de l’inflation se situe autour de 1,6 à 1,8 % », a indiqué le gouverneur.
Bien que le contexte demeure entaché d’incertitude, l’économie canadienne devrait, selon les plus récentes projections de la Banque, se remettre à tourner à plein régime vers la fin de 2016. « Soyez assurés que la Banque du Canada continuera de s’employer à ramener l’économie à bon port – c’est-à-dire de veiller à ce que celle-ci renoue avec son plein potentiel et à ce que l’inflation s’établisse à la cible de façon durable – afin de s’acquitter de son mandat, qui consiste à favoriser la prospérité économique de tous les Canadiens », a conclu le gouverneur.