Selon la première sous-gouverneure, Carolyn Wilkins, l’économie dispose d’une marge pour croître
L’économie canadienne dispose encore d’une marge pour croître, et la chute brutale des prix du pétrole est un contretemps, a déclaré aujourd’hui à Ottawa la première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Wilkins, en ajoutant que la politique monétaire facilitera les ajustements nécessaires.
Comme l’a expliqué Mme Wilkins, lorsque la Banque évalue les pressions inflationnistes sous-jacentes présentes au sein de l’économie canadienne, il est essentiel qu’elle ait recours à un vaste éventail d’indicateurs, y compris ceux qui vont au-delà du taux de chômage officiel. Or, le Canada ayant connu une récession destructrice, les mesures des capacités excédentaires centrées sur le marché du travail font apparaître des capacités inutilisées plus importantes que ne l’indiquent les mesures plus larges.
« Si nous connaissons la marge de capacités excédentaires dans l’économie, nous serons plus à même d’éviter de prendre des décisions de politique monétaire susceptibles de raviver les pressions inflationnistes ou désinflationnistes, a précisé Mme Wilkins devant les membres de la Ottawa Economics Association. Nous ne voudrions pas entraver par inadvertance la reconstruction en cours d’une économie appelée à s’adapter à un prix du pétrole plus bas. »
Étant un exportateur net d’énergie, le Canada ressent actuellement les effets négatifs du choc pétrolier, lesquels ont accentué les risques à la baisse entourant l’inflation. Le raffermissement de l’économie américaine et l’affaiblissement du dollar canadien atténueront dans une certaine mesure l’incidence de ce repli, mais ils sont incertains et prendront plus de temps à se matérialiser.
Si la faiblesse des cours du pétrole persiste, elle entraînera une réaffectation notable des travailleurs entre les secteurs et les régions au moment où le secteur énergétique ralentira et où les exportations de biens non énergétiques prendront le relais de la croissance.
L’écart du facteur travail et l’écart de production se résorberont avec le temps, à mesure que l’économie progressera, que la création d’entreprises et les investissements privés reprendront et que les capacités se reconstitueront. Il est possible que les deux écarts ne se résorbent pas simultanément comme ce serait vraisemblablement le cas dans un cycle économique plus habituel. « Une économie poussée aux limites de ses capacités est peut-être exactement le signal qu’il faut pour stimuler les investissements et ramener les travailleurs au sein de la population active », a signalé Mme Wilkins.
En favorisant un climat d’inflation bas et stable, la politique monétaire facilite les ajustements nécessaires pour que l’économie renoue avec une croissance équilibrée et soutenue, a conclu Mme Wilkins. « Nous y parviendrons et ce sera une excellente chose pour le Canada. »