Credit Market Frictions and Sudden Stops
Les crises financières qui ont secoué les pays émergents dans les années 1980 et 1990 se sont souvent accompagnées d’une baisse marquée des entrées de capitaux étrangers, d’une amélioration de la balance commerciale et d’un vaste mouvement de recul de la production et de la productivité totale des facteurs. Dans son étude, l’auteure modélise une petite économie ouverte à deux secteurs dans laquelle un ensemble hétérogène d’entreprises sont confrontées à des contraintes en matière de garanties pour l’obtention de crédits d’investissement. Calibré sur des données mexicaines, le modèle permet d’expliquer le ralentissement économique provoqué par les crises financières dans ces pays, ainsi que les reprises qui s’ensuivirent.
En réaction à une contraction soudaine du crédit, l’économie connaît une réduction importante de la dette extérieure, un redressement de la balance commerciale et un déclin de la production et de la productivité totale des facteurs conformes aux faits stylisés caractéristiques d’un arrêt brutal des entrées de capitaux. Le resserrement des conditions d’emprunt amène les firmes à diminuer leurs investissements et leur production de sorte que certaines d’entre elles se trouvent à posséder une part du stock de capital disproportionnée à leur productivité. L’affectation du capital entre les entreprises cesse alors d’être optimale, ce qui conduit à un repli endogène de la productivité totale mesurée des facteurs. En outre, la reprise subséquente repose sur le secteur des biens échangeables, car les sources de financement intérieures continuent de rationner leur offre de crédit plus longtemps que les prêteurs étrangers. Ces évolutions concordent avec ce qui a été observé au Mexique, où la reprise relativement rapide qui a suivi la crise des années 1994-1995 a surtout été soutenue par le secteur des biens échangeables, lequel avait accès aux marchés financiers internationaux.