La reprise décevante pose des défis en matière de politique monétaire, selon la première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Wilkins
La reprise décevante au sortir de lacrise financière mondialea incité les décideurs publics à chercher à mieux comprendre les facteurs influant sur la croissance et à s’attaquer à l’incertitude plus vive observée, a déclaré aujourd’hui à Toronto Carolyn Wilkins, première sous-gouverneure de la Banque du Canada.
Pour mener la politique monétaire, la Banque doit évaluer quelle part de la lenteur de la croissance découle des retombées d’une crise sans précédent et quelle part est due à des facteurs structurels, a indiqué Mme Wilkins dans un discours prononcé devant les membres de la CFA Society Toronto. La Banque doit également savoir de quelle façon ces facteurs agissent sur le taux d’intérêt neutre afin de formuler la politique.
« En somme, la croissance de la production potentielle au Canada et dans les autres économies industrialisées sera plus faible qu’au cours des années précédant la crise, a soutenu Mme Wilkins. Nous croyons aussi que le taux d’intérêt neutre est plus bas. »
Le taux d’intérêt neutre permet à l’économie de tourner à plein régime avec une inflation stable une fois que les forces cycliques se sont dissipées. La Banque estime que ce taux au Canada se situe maintenant entre 3 et 4 %, contre 4 1/2 à 5 1/2 % au milieu de la décennie 2000, a précisé la première sous-gouverneure. Comme le taux du financement à un jour est à 1 %, cela signifie que la politique monétaire est expansionniste.
Établir la distinction entre les facteurs cycliques et structurels n’est jamais une science exacte. « Notre stratégie consiste à examiner les principales sources d’incertitude dans le cadre de nos délibérations sur le meilleur moyen d’atteindre notre cible d’inflation », a expliqué Mme Wilkins.
« Dans cette optique, il est clair que la détente monétaire doit se poursuivre pour que l’économie canadienne renoue avec une croissance durable et que l’inflation se maintienne à la cible, a fait valoir Mme Wilkins. Par ailleurs, selon l’évolution des données, les vents contraires persistants pourraient inciter les autorités à imprimer un certain degré de détente monétaire, même une fois l’écart de production résorbé, pour garder l’inflation à la cible. »
En outre, les dirigeants de la Banque du Canada continueront de prendre en compte l’incidence que des taux d’intérêt bas pourrait avoir sur la stabilité financière du pays, a-t-elle ajouté.