Le flottement du huard est essentiel au régime de ciblage de l’inflation de la Banque du Canada, selon le gouverneur, Stephen S. Poloz
L’engagement de la Banque du Canada à maintenir l’inflation à un niveau bas et stable exige que la valeur du dollar canadien soit déterminée par les marchés, a déclaré aujourd’hui à Drummondville le gouverneur de la Banque, M. Stephen S. Poloz.
La Banque du Canada favorise une croissance économique forte et durable en s’employant à maintenir l’inflation à 2 %, soit au point médian d’une fourchette cible qui va de 1 à 3 %, a indiqué le gouverneur aux membres de la Société de développement économique de Drummondville. Manipuler la valeur du dollar canadien est incompatible avec cet objectif premier de la Banque, a-t-il expliqué.
« Sans une monnaie flottant librement, les prix, les salaires et le chômage pourraient fluctuer de façon plus marquée, et auraient du coup des conséquences dévastatrices pour les particuliers et les entreprises », a fait valoir M. Poloz, qui a illustré son propos à l’aide d’un scénario hypothétique exposant ce qui se serait produit si la Banque avait tenté d’empêcher le dollar de s’apprécier entre 2005 et 2008. « Un taux de change flexible est indispensable pour pouvoir mener une politique monétaire indépendante dans l’intérêt du Canada. »
Les tentatives d’influer sur la valeur du dollar feraient plus de mal que de bien, a souligné le gouverneur, ajoutant que ce n’est qu’en cas d’urgence que la Banque envisagerait d’intervenir sur le marché des changes. Il a également rejeté l’idée que la Banque fournisse à ce dernier des indications verbales quant à la valeur du dollar.
« Je crois aux marchés. Les manipuler ou tenter de les orienter ne fait pas partie de notre plan de match », a affirmé M. Poloz. « C’est au marché qu’il incombe de surveiller au jour le jour les données économiques et d’en déduire les implications pour les autres marchés financiers, y compris le taux de change. Ce travail est difficile, mais ce n’est pas le nôtre. »
La Banque s’attend à ce que l’économie canadienne renoue à terme avec une croissance naturelle et durable, les exportations et les investissements des entreprises remplaçant les dépenses des ménages comme principaux moteurs de l’expansion. À mesure que la demande étrangère relancera les exportations et les investissements, les marchés de l’emploi s’amélioreront, la marge de capacités excédentaires de l’économie se résorbera et l’inflation retournera à la cible de la Banque de façon durable.
Selon le gouverneur, « l’évolution de l’économie mondiale demeure incertaine », mais la Banque commence à entrevoir des signes encourageants, notamment des dépenses d’investissement accrues aux États-Unis, lesquelles sont normalement associées à un raffermissement des exportations canadiennes.