Le système financier mondial est plus sûr aujourd’hui, mais toujours pas autant qu’il devrait l’être, déclare le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney
L’ambitieux programme de réformes du secteur financier adopté par le G20 contribue à la création d’un système financier mondial plus ouvert et résilient, qui est essentiel à la transformation de l’économie du globe, a déclaré aujourd’hui Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, dans un discours prononcé au Cercle canadien de Montréal. Le gouverneur a fait le point sur ce qui a été réalisé et ce qu’il reste à faire, en s’attardant sur trois questions : les banques sont-elles plus sûres qu’elles ne l’étaient? Que fait-on pour régler le problème des institutions trop importantes pour faire faillite? Enfin, quelles sont les mesures prises pour réformer le secteur bancaire parallèle?
Les nouvelles règles de Bâle III permettent d’améliorer énormément la quantité et la qualité des fonds propres bancaires. « Les banques canadiennes donnent le ton, a affirmé M. Carney. Toutes les grandes banques canadiennes devraient satisfaire aux exigences strictes de Bâle III (établies pour 2019) d’ici janvier prochain. » En outre, un ratio de levier simple mais efficace a été importé du Canada. Grâce à cette approche combinée, les banques sont plus sûres. On s’attache maintenant à assurer une mise en œuvre complète, rapide et uniforme de ces mesures.
Les pays du G20 ont aussi fait de solides progrès dans le règlement du problème des institutions trop importantes pour faire faillite, a indiqué le gouverneur. Le Conseil de stabilité financière (CSF) a élaboré un train de mesures afin que la défaillance de toute institution financière puisse être résolue sans perturber gravement le système financier ou exposer les contribuables à des pertes éventuelles. On a établi quelles sont les banques d’importance systémique à l’échelle mondiale; celles-ci seront assujetties à des exigences de fonds propres plus élevées et devront être dotées de plans de redressement et de résolution. On s’emploie en outre à étendre ce cadre aux autres établissements financiers d’importance systémique, notamment les compagnies d’assurance internationales et les banques d’importance systémique à l’échelle nationale. « Cette semaine, à Mexico, nous nous sommes entendus pour redoubler nos efforts à cet égard, a mentionné le gouverneur. Le G20 est déterminé à mettre fin au problème des institutions trop importantes pour faire faillite. »
Au chapitre du secteur bancaire parallèle, le CSF a présenté au G20 son approche en matière de surveillance et de réglementation du secteur, en se concentrant d’abord sur les activités qui ont été une source de problèmes pendant la crise. Le Conseil soumettra à l’approbation des dirigeants du G20 un ensemble intégré de recommandations au sommet de Saint-Pétersbourg. « Le but ultime de ces réformes est de faire du secteur bancaire parallèle à risque un système de financement de marché résilient », a affirmé M. Carney.
Le gouverneur a conclu en disant que le mois dernier, à Tokyo, le Fonds monétaire international a demandé, avec raison, si le système financier était plus sûr aujourd’hui qu’à la veille de la crise. « La réponse est oui, mais il n’est toujours pas aussi sûr qu’il devrait l’être. Beaucoup de choses ont été réalisées, mais il reste encore énormément à faire. »