Il faut un système financier résilient pour assurer une croissance soutenue à l’échelle du globe, affirme le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney
Il faut un système financier mondial ouvert et résilient pour assurer une croissance économique soutenue à l’échelle du globe et réaliser le potentiel de la mondialisation, a déclaré aujourd’hui le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney. La mondialisation a permis à des centaines de millions de gens de sortir de la pauvreté et offert à des centaines de millions d’autres la possibilité d’en faire autant. « Mais cette transition ne se fera pas en douceur et elle n’est pas prédéterminée », a précisé le gouverneur.
« À maints égards, les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui découlent de deux unions monétaires déficientes », a indiqué le gouverneur. L’une est formelle - l’union monétaire européenne - et l’autre est le système monétaire international, qu’on appelle couramment Bretton Woods II. « Dans les deux cas, les réformes financières feront partie de la solution », a soutenu le gouverneur dans un discours prononcé devant l’Atlantic Institute for Market Studies. « Un système financier mondial ouvert et résilient jouera un rôle central dans la transformation de l’économie du globe, a-t-il dit. Pour y parvenir, la réforme du secteur financier est incontournable. »
M. Carney a insisté sur le fait que la réforme du système financier doit tenir compte de la nature mondiale de celui-ci. « Mettre de l’ordre dans nos propres affaires ne suffit pas, à moins de nous couper du reste du monde - et si nous le faisions, nous finirions par être beaucoup plus pauvres », a-t-il prévenu.
Le programme de la réforme financière mondiale comporte quatre composantes principales :
- créer des institutions résilientes;
- régler le problème des institutions trop grosses pour faire faillite;
- créer des marchés ouverts en continu;
- passer du secteur bancaire parallèle au secteur de financement de marché.
Une mise en œuvre cohérente de l’ensemble des réformes convenues dans tous les pays du G20 est essentielle pour préserver les avantages d’un système financier ouvert et intégré à l’échelle mondiale. L’expérience récente montre qu’une perte de confiance réciproque peut conduire à l’abandon rapide d’un système ouvert et intégré. « Le retour à un système financier mondial segmenté nation par nation réduirait tant la résilience systémique que la capacité financière d’investir et de croître », a mis en garde le gouverneur.
M. Carney a conclu son discours par des réflexions sur la conjoncture économique actuelle au Canada, notant que bien que les vents contraires extérieurs persistent, « l’économie canadienne continue de croître à un rythme correspondant à l’absorption graduelle de la faible marge de capacités inutilisées restante ».