Déclaration préliminaire devant le Comité sénatorial permanent des banques et du commerce
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Bonjour. Tiff et moi sommes heureux d’être ici parmi vous aujourd’hui pour discuter de la livraison d’avril du Rapport sur la politique monétaire, que la Banque a publiée la semaine dernière.
- Le profil de croissance de l’économie mondiale s’est amélioré depuis la parution du Rapport de janvier. On prévoit que l’Europe émergera lentement de la récession au deuxième semestre de 2012, même si les risques entourant ces perspectives demeurent élevés.
- Le profil de croissance de l’économie américaine est légèrement plus solide, compte tenu de l’équilibre entre, d’une part, une certaine amélioration de la situation sur le marché du travail, des conditions financières et de la confiance, et, d’autre part, l’assainissement budgétaire qui s’amorce ainsi que la réduction en cours du levier d’endettement des ménages.
- On s’attend à ce que, durant la période de projection, le rythme de l’activité dans les économies émergentes ralentisse mais demeure robuste, étant alimenté par un assouplissement des politiques macroéconomiques.
- Les cours des produits de base demeurent à des niveaux élevés en raison de l’amélioration des perspectives de l’économie mondiale, des perturbations du côté de l’offre et des risques géopolitiques. En particulier, les cours internationaux du pétrole ont continué à grimper et sont maintenant nettement plus élevés que les prix payés aux producteurs canadiens. Si cette évolution des prix se poursuivait, elle pourrait atténuer le rythme accru de l’activité économique.
- Dans l’ensemble, l’économie canadienne fait preuve d’un dynamisme un peu plus grand que la Banque ne l’anticipait en janvier. Les vents contraires extérieurs auxquels est confronté le Canada se sont quelque peu apaisés, la reprise aux États-Unis s’étant révélée plus résiliente, et les conditions financières plus avantageuses, qu’escompté précédemment.
- Par conséquent, la confiance des entreprises et des ménages se redresse plus vite que prévu en janvier. La Banque s’attend à ce que la demande intérieure privée soit à l’origine de la quasi-totalité de l’expansion économique au Canada durant la période de projection.
- Les dépenses des ménages devraient rester élevées par rapport au PIB, alors que l’endettement de ceux-ci continue de s’accroître, ce qui demeure le principal risque interne. Les investissements des entreprises devraient rester robustes, du fait de la situation financière solide de celles-ci, des conditions de crédit très favorables, du niveau toujours élevé des termes de l’échange et des pressions concurrentielles accrues.
- On anticipe une contribution très modeste des dépenses de l’État à l’expansion au cours de la période projetée, conformément aux récents budgets des gouvernements fédéral et provinciaux. La reprise des exportations nettes devrait demeurer faible, compte tenu de la demande étrangère modérée et des défis qui continuent de se poser sur le plan de la compétitivité, en particulier la vigueur persistante du dollar canadien.
- La Banque prévoit que l’économie croîtra à un rythme de 2,4 % en 2012 et en 2013 avant de ralentir pour se situer à 2,2 % en 2014. La marge de capacités inutilisées est un peu moins importante qu’anticipé, et la Banque s’attend maintenant à ce que l’économie se remette à tourner à plein régime au premier semestre de 2013.
- Du fait des capacités excédentaires moindres et des prix plus élevés de l’essence, la Banque s’attend à ce que le profil de l’inflation soit un peu plus ferme. Après avoir ralenti au cours du présent trimestre, l’inflation mesurée tant par l’IPC global que par l’indice de référence devrait avoisiner 2 % durant le reste de la période de projection, alors que l’économie atteint son potentiel, que la progression de la rémunération du travail demeure modérée et que les attentes d’inflation restent bien ancrées.
- Malgré l’amélioration récente des perspectives relatives aux économies mondiale et canadienne, les risques demeurent élevés.
- Les trois principaux risques à la hausse en matière d’inflation au Canada ont trait à la possibilité que les prix du pétrole soient plus élevés qu’attendu, que la croissance de l’économie américaine soit plus vigoureuse qu’escompté et que les dépenses des ménages canadiens affichent un dynamisme accru.
- Les deux principaux risques à la baisse touchant l’inflation au Canada sont liés à une nouvelle intensification des inquiétudes concernant la dette souveraine et le secteur bancaire en Europe, et à la possibilité que la croissance des dépenses des ménages canadiens soit plus faible que prévu.
- Dans l’ensemble, la Banque estime que les risques qui pèsent sur les perspectives d’évolution de l’inflation au Canada sont relativement équilibrés au cours de la période de projection.
- Compte tenu de tous ces facteurs, le 17 avril, la Banque a maintenu le taux cible du financement à un jour à 1 %. Dans un contexte de capacités excédentaires moindres au sein de l’économie et d’inflation sous-jacente plus élevée, il se peut qu’une réduction modeste de la détente monétaire considérable actuellement en place au Canada devienne appropriée, de façon à atteindre la cible d’inflation de 2 % à moyen terme. Le moment et le degré de toute réduction seront évalués avec soin, en fonction de l’évolution économique à l’échelle nationale et internationale.
Sur ce, Tiff et moi serons heureux de répondre à vos questions.