Revue de la Banque du Canada - Hiver 2011-2012

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Ce dossier spécial sur la situation financière des ménages et la stabilité financière traite des recherches menées récemment à la Banque du Canada concernant deux phénomènes interreliés : l’augmentation régulière que la dette des ménages canadiens a connue durant les dernières décennies et l’accroissement des prix réels des maisons constaté au Canada depuis 2000. L’appréciation de la valeur des maisons pourrait entraîner une montée de l’endettement, et des mouvements abrupts de l’un ou l’autre de ces deux facteurs peuvent avoir une incidence sur la santé financière des ménages, qui tiennent un rôle central dans l’économie canadienne.

23 février 2012

Quels facteurs expliquent les tendances observées dans l’évolution de la dette des ménages canadiens?

Comme dans bon nombre d’autres pays, l’endettement des ménages a affiché une tendance à la hausse au Canada sur les trente dernières années. Cette évolution a été imputable tant au crédit hypothécaire à l’habitation qu’au crédit à la consommation. À l’aide de microdonnées, les auteurs analysent les principaux facteurs à la base de l’accroissement tendanciel soutenu des crédits aux ménages observé depuis la fin des années 1990. La progression des revenus et la faiblesse des taux d’intérêt ont rendu l’achat d’une maison plus abordable et nourri la hausse importante des taux d’accession à la propriété et du crédit hypothécaire. La croissance du crédit à la consommation a été favorisée en grande partie par le renchérissement des logements (utilisés en garantie de prêts) et par des innovations financières qui facilitent l’accès des ménages à ce type de crédit.
23 février 2012

Les emprunts et les dépenses des ménages au Canada

Il est important, pour la conduite de la politique monétaire, de savoir quelle proportion des nouveaux emprunts des ménages canadiens a servi à financer la consommation et la rénovation domiciliaire. Les auteurs exploitent un vaste ensemble de données qui renseigne sur l’emploi des crédits octroyés aux ménages. Ils présentent en premier lieu certains faits concernant l’évolution de la dette des ménages canadiens de 1999 à 2010, en soulignant l’importance accrue des crédits garantis par le logement. Ils examinent ensuite la façon dont les ménages ont utilisé les sommes empruntées durant cette période, et ils évaluent le rôle de celles-ci dans le financement de la consommation globale et de la rénovation domiciliaire. Enfin, ils étudient les effets éventuels d’une dépréciation des logements sur la consommation lorsque l’octroi de crédits aux ménages est soutenu par le recours à la valeur nette du logement comme garantie.
23 février 2012

Les fluctuations à moyen terme des prix des maisons au Canada

L’article s’appuie sur la théorie et des travaux empiriques pour étudier un certain nombre de facteurs qui contribuent à expliquer les variations des prix des maisons au Canada. Peterson et Zheng analysent d’abord brièvement l’évolution de ces prix au moyen de données régionales afin de mettre en lumière les variables qui influent sur les prix dans le long terme. Puis, ils passent au sujet central de leur étude, soit l’incapacité des facteurs de long terme à rendre compte de la totalité des mouvements à moyen terme des prix du logement. S’inspirant de récents travaux réalisés à la Banque du Canada, les auteurs examinent plusieurs déterminants de ces mouvements, dont les taux d’intérêt, les plus-values anticipées et la liquidité du marché du logement. Ils proposent, en conclusion, des pistes de recherche susceptibles d’aider à mieux comprendre la dynamique du prix des maisons.
23 février 2012

L’insolvabilité des ménages au Canada

Comme les niveaux d’endettement des ménages ont augmenté ces dernières années, il se peut que le nombre de ménages vulnérables à des chocs économiques défavorables soit lui aussi en hausse. Tant les actions du débiteur que celles de ses créanciers peuvent concourir à provoquer sa défaillance. Les auteurs dégagent quelques faits stylisés sur l’insolvabilité des ménages au Canada et analysent le rôle des créanciers à cet égard. La dette d’une personne déclarant faillite au pays équivaut à plus de 1,5 fois celle du ménage canadien moyen. Les faillis sont souvent sans emploi ou occupent des emplois peu rémunérés, et ils sont généralement locataires. Les deux chercheurs relèvent que les banques affichant les taux d’approbation de prêts par succursale les plus élevés – et recourant le moins, selon leur interprétation, à des données subjectives (comme le jugement que forme le responsable du crédit sur l’intégrité et la fiabilité du demandeur de prêt) – sont aussi celles dont les clients font le plus faillite. Ce résultat a d’importantes implications, car les institutions financières qui n’utilisent pas ces renseignements sont plus exposées que les autres à une détérioration de leurs portefeuilles de prêts.