Publication du Rapport sur la politique monétaire
Bonjour. Tiff et moi sommes heureux d’être ici parmi vous aujourd’hui pour discuter du Rapport sur la politique monétaire, que la Banque a publié ce matin.
- Les perspectives concernant l’économie mondiale se sont détériorées et l’incertitude s’est accentuée depuis la parution du RPM en octobre. La crise de la dette souveraine en Europe s’est intensifiée, les conditions sur les marchés financiers internationaux se sont resserrées et l’aversion pour le risque a augmenté. La Banque s’attend maintenant à ce que la récession en Europe soit plus profonde et dure plus longtemps qu’elle ne l’avait anticipé auparavant.
- La Banque suppose encore que les autorités européennes mettront en œuvre les mesures suffisantes pour contenir la crise, bien que cette hypothèse soit nettement entachée de risques à la baisse.
- Aux États-Unis, le redressement du PIB réel au deuxième semestre de 2011 a été plus prononcé qu’escompté. La Banque prévoit toutefois que la reprise se poursuivra à un rythme plus modeste, en raison de la réduction du levier d’endettement des ménages qui est en cours, de l’assainissement budgétaire et des répercussions de la situation en Europe.
- En Chine, le rythme d’expansion ralentit comme prévu pour se rapprocher d’un niveau plus soutenable.
- Les cours des produits de base devraient rester élevés mais se situer à des niveaux inférieurs à ceux qui avaient été anticipés en octobre.
- Dans l’ensemble, les perspectives d’évolution de l’économie canadienne établies par la Banque sont essentiellement les mêmes que celles présentées en octobre. Bien que l’économie ait fait montre au second semestre de 2011 d’un plus grand dynamisme que prévu, le taux de croissance projeté pour la période à venir est plus modeste qu’envisagé précédemment, en raison surtout de la conjoncture extérieure.
- Les dépenses des ménages sont maintenant appelées à s’accroître à une cadence stable jusqu’à la fin de 2013. Compte tenu de la révision à la hausse du profil de l’investissement résidentiel, on s’attend maintenant à ce que les dépenses des ménages demeurent élevées par rapport au PIB pendant la période projetée et à ce que le ratio de la dette au revenu de ces derniers augmente davantage.
- Même s’ils sont atténués par le contexte extérieur, les investissements des entreprises devraient continuer d’afficher un rythme de croissance solide. Les exportations nettes ne devraient apporter qu’une faible contribution à la croissance, compte tenu de la demande étrangère modérée et des défis qui continuent de se poser sur le plan de la compétitivité, en particulier la vigueur persistante du dollar canadien.
- La Banque estime que le taux de croissance de l’économie canadienne s’est chiffré à 2,4 % en 2011 et projette qu’il s’établira à 2,0 % en 2012 et à 2,8 % en 2013. Même si le niveau de capacités inutilisées dans l’économie semble moins important qu’on ne l’avait supposé auparavant, celle-ci devrait tourner de nouveau à plein régime seulement au troisième trimestre de 2013.
- La dynamique de l’inflation est similaire à celle prévue en octobre, même si le profil de l’inflation est un peu plus ferme. On prévoit que le taux d’accroissement de l’IPC global et celui de l’indice de référence baisseront en 2012. Ils devraient atteindre 2 % au troisième trimestre de 2013, l’offre excédentaire se résorbant lentement, la rémunération du travail progressant modestement et les attentes d’inflation demeurant bien ancrées.
- Plusieurs risques importants, à la hausse et à la baisse, pèsent sur la projection relative à l’inflation au Canada.
- Les trois principaux risques à la hausse en matière d’inflation au Canada ont trait à la possibilité que les pressions inflationnistes au sein de l’économie mondiale soient plus fortes que prévu, que la croissance de l’économie américaine soit plus vigoureuse qu’escompté et que les dépenses des ménages canadiens affichent un dynamisme accru.
- Les deux principaux risques à la baisse touchant l’inflation au Canada sont liés aux inquiétudes concernant la dette souveraine et les banques en Europe et à la possibilité que la croissance des dépenses des ménages canadiens soit plus faible que prévu.
- Dans l’ensemble, la Banque juge que ces risques sont relativement équilibrés au cours de la période de projection.
- Compte tenu de tous ces facteurs, hier, la Banque a maintenu le taux cible du financement à un jour à 1 %. Comme le taux d’intérêt cible se situe près de creux historiques et que le système financier fonctionne bien, la détente monétaire en place au Canada est considérable. La Banque continuera à suivre de près la situation économique et financière au pays et à l’étranger, de même que l’évolution des risques, et à établir la politique monétaire de façon à atteindre la cible d’inflation de 2 % à moyen terme.
Sur ce, Tiff et moi serons heureux de répondre à vos questions.