Une modération est attendue sur le marché du logement, selon le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney
La relance exceptionnellement rapide du marché canadien du logement a contribué de façon importante à ce que la récession au Canada, bien que profonde, soit également brève, a déclaré aujourd’hui à Vancouver le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney. Le regain d’activité qui a vite été observé dans ce secteur à la suite de la récente crise découle dans une large mesure des politiques d’urgence mises en œuvre par les autorités monétaires et, en conséquence, les dépenses des ménages ont pu concourir à la reprise plutôt que la freiner.
À l’échelle nationale, les prix des maisons ont progressé de près du tiers par rapport au creux touché au début de 2009, et dépassent à présent de 13 % le sommet atteint tout juste avant la crise financière mondiale. Le gouverneur a indiqué que « l’investissement résidentiel s’établit maintenant à des niveaux qui auparavant s’étaient révélés des sommets au Canada et, relativement parlant, aux États-Unis ».
La Banque du Canada s’attend maintenant à une modération sur le marché du logement, du fait qu’un grand nombre des forces soutenant la demande sont de moins en moins présentes. « Par exemple, si les mesures de l’accessibilité à la propriété demeurent favorables, c’est en grande partie parce que les taux d’intérêt sont exceptionnellement bas, a précisé M. Carney. Les taux ne demeureront pas éternellement à leurs niveaux actuels. »
La modération sur le marché immobilier résidentiel est aussi prévue dans le cadre d’un vaste rééquilibrage de la demande au Canada. À mesure que l’expansion se poursuit, la croissance économique globale devrait s’appuyer relativement moins sur les dépenses des ménages (y compris les investissements dans le logement) et des administrations publiques et davantage sur les investissements des entreprises et les exportations nettes.
Selon le gouverneur Carney, la possibilité d’une augmentation plus forte des emprunts et des dépenses des ménages au Canada représente un risque à la hausse pour l’inflation.
« Comme la politique monétaire continuera d’être formulée en fonction de l’atteinte de la cible d’inflation, nos institutions ne devraient pas être leurrées par un faux sentiment de sécurité provoqué par les bas taux d’intérêt actuels », a conclu le gouverneur. « De même, les ménages devront se montrer prudents au moment de contracter des emprunts et tenir compte du fait que, pendant la durée d’un prêt hypothécaire, les taux d’intérêt seront souvent beaucoup plus élevés. »