Le rétablissement de la confiance dans le système monétaire international est essentiel au succès du G20, selon le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney

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Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a exhorté aujourd'hui les grandes économies du globe à faire en sorte que leurs politiques intérieures soient compatibles avec le cadre du G20 à l'appui d'une croissance forte, durable et équilibrée, et à soutenir les réformes du système financier préconisées par le G20.

« La crise financière mondiale dure depuis trois ans et sa dynamique a toujours une influence prépondérante sur les perspectives économiques », a déclaré le gouverneur Carney à la Table ronde de Spruce Meadows Changing Fortunes. « Tel serait le scénario même si les politiques étaient optimales mais, dans l'ensemble, ce n'est pas le cas. »

Les mesures d'intervention officielles adoptées en réaction à la crise, dont un assouplissement sans précédent des politiques budgétaires et monétaires, ont permis de gagner du temps pour que les ajustements économiques nécessaires soient opérés. Mais une solution durable exige un rééquilibrage de l'offre et de la demande mondiales, lequel nécessite à son tour des modifications du fonctionnement des systèmes monétaire et financier internationaux, a indiqué le gouverneur.

« Il n'y a pas de recette miracle », a dit M. Carney aux délégués prenant part à la Table ronde. « La confiance est cruciale, mais non dans une relique barbare ou une banque centrale mondiale utopique. Les pays doivent plutôt regagner confiance dans le processus d'ajustement au sein du système en vigueur. Le cadre du G20 et les réformes financières que ce dernier préconise sont déterminantes à cet égard. Si l'on ne parvient pas à mener à bien les réformes du G20, la reprise actuelle est menacée. »

Modifier le système monétaire international lui-même n'est pas la solution, a tenu à souligner le gouverneur. Il faut plutôt une constellation de politiques dans l'ensemble des grandes zones économiques qui soient compatibles avec le système actuel, notamment des changements aux politiques structurelles et une plus grande flexibilité des taux de change.

M. Carney a aussi affirmé qu'il est d'une importance cruciale de maintenir un système financier mondial ouvert, renforcé par les institutions et les règles qui soutiennent la finance transfrontalière. Pour ce faire, il faut se concentrer sur trois grands axes : améliorer la résilience des institutions, créer des marchés robustes et réduire l'interdépendance des institutions.

La recherche effectuée par la Banque du Canada illustre les gains substantiels pouvant être réalisés grâce à la mise en oeuvre du cadre du G20 ainsi que les coûts importants qu'entraînerait le fait de ne pas en tenir compte. Il a été estimé que la différence possible entre une trajectoire pour l'économie mondiale fondée sur le cadre du G20 et la coopération entre les différentes autorités, et une autre selon laquelle les marchés forcent l'ajustement budgétaire et où très peu d'autres changements sont apportés serait un manque à gagner au chapitre de la production économique de l'ordre de 7 billions de dollars d'ici 2015. Les pays membres ont convenu d'un grand nombre des mesures propres à compenser ce manque à gagner au Sommet du G20 tenu à Toronto.

« Toutefois, les seules mesures qui ont été mises en oeuvre en réalité ont été compatibles avec la trajectoire de la déflation, a précisé le gouverneur. Bien que les autres promesses qui ont été faites soient les bonnes, il faudra faire preuve de conviction. »

En conclusion, M. Carney a fait remarquer que le centre de gravité économique du monde est en train de se déplacer. « L'efficacité des systèmes monétaire et financier internationaux déterminera la vitesse à laquelle ce changement se produira et jusqu'à quel point il sera durable », a-t-il dit.

Type(s) de contenu : Médias, Communiqués

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10 septembre 2010

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La crise financière mondiale dure depuis trois ans et sa dynamique a toujours une influence prépondérante sur les perspectives économiques. En particulier, on peut s'attendre à ce que les grandes forces que constituent les réductions des leviers d'endettement des banques, des ménages et des pays souverains intensifieront la variabilité et modéreront le rythme de la croissance économique à l'échelle du globe dans les années à venir.