Des signes d'un dégel dans l'attitude des entreprises commencent à poindre, selon le gouverneur Mark Carney
Grâce à l'assouplissement des conditions financières, au redressement de l'activité économique, au renchérissement des produits de base ainsi qu'au regain de confiance, la Banque du Canada prévoit une reprise relativement modeste des investissements fixes des entreprises au pays cette année, de même qu'une accélération des dépenses d'investissement en 2011. « Les premiers signes d'un dégel dans l'attitude des entreprises ont commencé à poindre », a déclaré Mark Carney, le gouverneur de la Banque du Canada, dans un discours prononcé aujourd'hui.
Les actions du secteur des entreprises seront cruciales pour la reprise économique, la croissance de l'emploi et la compétitivité au Canada. À mesure que l'effet des politiques de relance commencera à s'estomper, l'évolution des intentions d'investissement et d'embauche des firmes de tous les secteurs jouera un rôle déterminant dans le rythme et la durabilité de la reprise au pays.
La récente récession à l'échelle du globe a été la pire période de ralentissement économique à survenir depuis la Deuxième Guerre mondiale, et tant son ampleur que sa virulence ont pris les entreprises par surprise, a fait remarquer le gouverneur. À l'avenir, la croissance économique dans le monde pourrait non seulement être plus faible, mais aussi afficher une plus grande volatilité. « Le Canada entame cette période d'ajustement muni de nombreux atouts, mais les efforts qu'il nous faudra consentir seront sans précédent », a dit le gouverneur à la Chambre de commerce de Winnipeg.
Le gouverneur reconnaît que les entreprises canadiennes attendent, à juste titre, que la reprise se confirme avant d'agir, mais prévient cependant qu'il faudra passer à l'action. « Au sortir de la récession, les sociétés se retrouvent dans un monde différent, qui pourrait nécessiter une restructuration plus importante et des initiatives stratégiques plus énergiques que celles qu'on envisage actuellement », a indiqué M. Carney.
Le secteur canadien des entreprises possède des avantages, a observé M. Carney. La demande intérieure devrait être relativement forte et ainsi contribuer à soutenir certaines industries. Les bilans des entreprises sont extrêmement solides et leurs marges se sont très bien maintenues. En outre, les conditions financières globales au Canada, au lieu de retarder la reprise, contribuent désormais à cette dernière.
En conclusion, le gouverneur a réitéré l'engagement de la Banque du Canada envers la stabilité des prix et le maintien de l'inflation à un niveau bas, stable et prévisible. « La stabilité des prix a pour effet de diminuer l'incertitude, de réduire au minimum les coûts de l'inflation, d'abaisser le coût du capital et de créer un climat dans lequel les ménages et les entreprises peuvent investir et faire des projets d'avenir », a soutenu le gouverneur.