Les finances des ménages jouent un rôle important dans la stabilité du système financier, selon le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney

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S'il est probable que l'économie canadienne croîtra plus rapidement que celle des autres pays du G7 l'an prochain, la Banque du Canada pense néanmoins que la reprise chez nous sera plus lente que de coutume, et qu'elle dépendra davantage de la demande intérieure, a affirmé aujourd'hui le gouverneur de la banque centrale, Mark Carney. « Le comportement des ménages canadiens sera donc particulièrement déterminant », a dit M. Carney dans un discours portant sur la situation financière des ménages, tant au Canada qu'aux États-Unis.

Une leçon importante a été tirée de l'expérience américaine, à savoir que les coûts associés à l'éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis n'ont pas été limités aux ménages les plus vulnérables, a souligné le gouverneur. Les problèmes liés au marché des prêts hypothécaires à risque se sont propagés rapidement et presque tous les actifs financiers du monde ont été réévalués. « La stabilité financière concerne aussi bien les liens que les risques spécifiques », a ajouté M. Carney.

Les finances des ménages étaient plus saines au Canada à l'amorce de la crise que ce n'était le cas chez nos voisins du sud, a déclaré le gouverneur devant le National Forum (Canadian Club of Toronto et Empire Club of Canada). « Si bien que, quand la crise a frappé, les ménages canadiens étaient moins vulnérables », a fait observer M. Carney.

Quoi qu'il en soit, dans la plus récente livraison de la Revue du système financier, la Banque estime que les risques liés aux bilans des ménages se sont intensifiés. « La vulnérabilité des ménages canadiens à des chocs négatifs touchant la richesse et le revenu s'est accentuée depuis quelques années », a précisé le gouverneur. « Le niveau d'endettement global a fortement augmenté par rapport au revenu. »

Pour l'heure, la situation financière des ménages canadiens semble très saine et les risques que présente ce secteur sont relativement faibles. Selon M. Carney, c'est maintenant que toutes les parties prenantes doivent être vigilantes. « Le meilleur moment pour agir est précisément lorsque les risques sont encore gérables », a-t-il indiqué. « Il incombe maintenant aux ménages de veiller à ce que dans l'avenir, lorsque la reprise s'enracinera et que l'on se désengagera des mesures exceptionnelles, ils soient encore en mesure de rembourser leurs dettes. »

Les prêteurs ont eux aussi des responsabilités, tout comme les décideurs publics et les organismes de réglementation, a mentionné le gouverneur. Les prêteurs doivent activement surveiller le risque découlant du secteur des ménages et continuer d'appliquer leurs normes élevées de gestion des risques. Pour leur part, les décideurs et les organismes de réglementation, y compris la Banque du Canada, doivent poursuivre leurs efforts afin que le pays soit doté d'un système financier résilient et fiable, qui accroisse le bien-être économique et financier de tous les Canadiens.

Type(s) de contenu : Médias, Communiqués

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