Nos premiers succès ne devraient pas nous amener à relâcher notre vigilance, selon le gouverneur Carney
Bien que l'on note de nouveaux signes de croissance économique au Canada et partout dans le monde, le gouverneur de la Banque du Canada, M. Mark Carney, a soutenu aujourd'hui que ces premiers succès ne devraient pas nous amener à relâcher notre vigilance.
« La reprise en est à ses balbutiements et est alimentée presque entièrement par les politiques publiques », a déclaré le gouverneur, soulignant que les interventions concertées prises à l'échelle du globe face à la crise financière et la débâcle économique mondiales étaient à la fois ambitieuses et sans précédent. « En effet, a-t-il dit, de par leur ampleur, les dépenses engagées par les gouvernements étaient comparables à celles qui sont faites en temps de guerre, mais elles étaient affectées à une calamité survenant en temps de paix. »
Pour que la reprise s'enracine de façon durable, un transfert difficile devra s'opérer : à moyen terme, la croissance devra être favorisée par le secteur privé et non plus par le secteur public, a fait valoir M. Carney lors d'un discours prononcé devant la Chambre de commerce du Grand Victoria. « À long terme, la restructuration fondamentale dont fera l'objet l'économie mondiale rendra la conjoncture économique difficile. »
La reprise à l'échelle du globe devrait être lente, a mis en garde le gouverneur. « Nous sommes peut-être sur la bonne voie, mais nous avons une longue route à parcourir », a-t-il dit. La remise en état des principaux systèmes financiers étrangers n'est pas terminée et il est important que la demande privée progresse de manière soutenue dans les pays qui se sont trouvés à l'épicentre de la crise, en particulier les États-Unis. Ce processus pourrait s'avérer à la fois difficile et inégal, a prévenu M. Carney.
« Dans l'ensemble, on ne peut se fier uniquement au secteur externe pour alimenter la reprise au Canada », a indiqué le gouverneur. « Les facteurs intérieurs pourraient jouer un rôle crucial à cet égard. » Comme la plupart des mesures de relance budgétaire au Canada prendront fin d'ici l'an prochain, ce sont les dépenses des ménages et des entreprises qui devront stimuler l'expansion économique au pays, a-t-il signalé.
En conclusion, M. Carney a réitéré l'engagement de la Banque du Canada à l'égard de la stabilité des prix et du maintien de l'inflation à un niveau bas, stable et prévisible. « La Banque poursuit un seul objectif en matière de politique monétaire, à savoir l'atteinte de la cible d'inflation de 2 % qu'elle s'est fixée », a-t-il précisé, ajoutant que « la contribution la plus directe que la politique monétaire puisse apporter à la bonne tenue de l'économie consiste à donner aux Canadiens et aux Canadiennes l'assurance que leur monnaie conservera son pouvoir d'achat ».